Un Hong Sang-soo en noir et blanc, dans la ligné de son récent Oki’s movie. Amusant, brillant et très juste, mais un peu décevant en regard de la merveille Ha Ha Ha , qui avait gagné Un Certain regard à Cannes l’an passé. À ne pas rater en salles en attendant son nouvel opus avec Isabelle Hupert, In Another Country, présenté cette année à cannes ! Par Victor Lopez.
Si les personnages de Hong Sang-soo, à l’image du héros de ce The Day He Arrives , sont souvent des cinéastes qui ne font pas grand-chose, éternels glandeurs qui passent leur temps à boire et à draguer, le cinéaste tourne quant à lui films sur films avec une frénésie hallucinante. C’est un peu comme si la peur de la procrastination, loin de l’immobiliser comme ses personnages qui végètent, le forçait à une hyperactivité artistique. Et on ne va pas s’en plaindre, tant il est agréable de retrouver la musique connue de Hong aussi régulièrement.
Après le grandiose Ha Ha Ha , qui s’impose de plus en plus comme le sommet de la dernière période, la plus légère et accessible du cinéaste, le subtil Oki’s Movie à la construction complexe (à vrai dire, on se pose encore des questions sur la manière dont les courts métrages qui le composent se répondent…), voici donc The Day he arrives , d’une simplicité, fragilité et évidence qui charmera le plus réfractaires des opposants à l’esthétique de Hong.
Le film se focalise sur un cinéaste un peu looser qui vient glander à Séoul quatre petits jours. Au programme : se balader, lire et boire quelques verres avec l’ami qu’il est venu voir. Bien entendu, quelques rencontres alcoolisées et féminines vont venir perturber ce programme ascétique. The Day he arrives est alors le récit de ces rencontres et discussions éthyliques, qui tournent autour du cinéma et des relations amoureuses, comme toujours… Et comme toujours, elles sont analysées avec une clairvoyance, une justesse et une drôlerie irrésistible.
Impossible de ne pas tomber sous le charme discret de cette cuvée Hong Sang-soo. Pour chipoter, on dira seulement que le film arrive après Ha Ha Ha , véritable composition de maître du cinéaste, qui semble plus faire ses gammes avec Oki’s Movie et The Day he arrives. Le résultat est plaisant, intéressant, touchant même, mais reste un exercice de style reprenant des thématiques, structures et effets connus. On attend donc le prochain In Another Country avec impatience, curieux de voir vers quelle direction le cinéma de Hong va évoluer avec sa prochaine pierre importante.
Victor Lopez.
Verdict :
The Day He Arrives – Matins calmes à Seoul de Hong Sang-Soo, en salle le 16/05/2012.