Si le talent ne se transmet pas par l’hérédité (Lamberto Bava aurait eu une carrière bien différente, si cela avait été le cas), poser les yeux sur un film avec à son casting le fils de Steven Seagal ne peut que donner envie ! Et quand à ses côtés se trouve le très poseur Sakaguchi Tak, l’amateur de bisserie décomplexée ne peut qu’être aux anges ! Par Yannik Vanesse
Et il aura raison, car ce Death Trance mérite amplement le détour. L’histoire n’y est certes ni originale, ni même intéressante, mais elle sert de prétexte à des scènes délicieusement folles. En effet, le film s’intéresse à un cercueil, maudit pour certains, exhaussant les vœux pour d’autres, qui est protégé au sein d’un monastère. Un puissant guerrier (Sakaguchi Tak, fidèle à lui-même) s’en empare. Mais le dernier survivant du monastère part à sa recherche et croise en chemin un autre sabreur (Seagal Kentaro, très charismatique) qui, lui aussi, recherche le cercueil.
Les combats, plutôt bien chorégraphiés, offrent des séquences d’action assez violentes (bien que peu sanglantes) dont le but est de se laisser aller à la fantaisie. En effet, les hommes se battent avec des sabres, des armes à feu, des bazookas, à moto et bien d’autres choses, et nos héros affrontent souvent des myriades d’adversaires, sans que l’ennui ne s’installe.
Le déroulement et les scènes d’action décomplexées font cependant beaucoup penser au cinéma de Kitamura Ryûhei, et en particulier à son Versus. Ce n’est guère surprenant car Shimomura Yûji, dont c’est le premier film, a travaillé sur Versus et sur d’autres films de son réalisateur. Il a aussi beaucoup œuvré dans le domaine du jeu vidéo, pour des jeux d’action tels que Devil May Cry 3, Onimusha 3 ou Bayonetta. Alors certes, cela se remarque dans Death Trance, qui est hélas un peu trop référentiel. Le réalisateur ajoute même de la musique métal pendant les scènes d’action. Cependant, cela crée un léger décalage avec ce qui se passe, ce qui cadre bien avec l’effet recherché.
En effet, Death Trance n’est pas de ces cinémas uppercut dans lequel le spectateur plonge, étouffe, où il vit le film. Non, Death Trance est un plaisir coupable détendu, qui donne un grand sourire et fait passer un très bon moment. Il est à espérer que Shimomura développera une véritable identité dans ses prochains films. Et en l’état, s’il s’apparente un peu trop au cinéma de Kitamura, ce film n’en est pas moins un délicieux défouloir. Tout amateur de manga live ne voulant s’imposer aucune limite, dont le but est de proposer du cinéma d’horreur et d’action fou et amusant, appréciera ce métrage. Death Trance ne cherche pas à être un chef-d’œuvre, il se présente pour ce qu’il est, une bisserie un peu folle et au capital sympathie assez grand. Et Seagal Kentaro y démontre un bon charisme et des capacités martiales des plus correctes. Espérons qu’il progresse et qu’il revienne rapidement, en tête d’affiche d’un film d’action.
Verdict :
Death Trance de Shimomura Yûji, disponible en Vidéo (DVD / Blu-Ray), édité par Elephant Films, depuis le 17/04/2012.