Invitée d’honneur du Festival des 3 Continents 2024, l’actrice indienne Shabana Azmi faisait l’objet d’une programmation spéciale pour célébrer ses 50 ans de carrière. A travers la projection de cinq de ses films, le Festival des 3 Continents a rendu hommage à une artiste complète et révolutionnaire. Entretien-fleuve.
A l'occasion de l'édition 2024 du Festival des 3 Continents, nous avons pu rencontrer le réalisateur indien Prabash Chandra pour son film en compétition, Hearth and Home (Alaav). Formidable fresque du temps qui passe et du lien qui unit un fils et sa mère atteinte d'Alzheimer, le long-métrage impressionne et déstabilise par son rythme lent et contemplatif.
Œuvre contemplative hybride au carrefour de la fiction et du documentaire, Hearth and Home est le troisième long-métrage du cinéaste indien Prabhas Chandras, révélé par Mera Ram Kho Gaya (2019) et I’m not the River Jelum (2022). Présenté en avant-première et en compétition au Festival des 3 continents 2024, le film se construit telle une succession de tableaux naturalistes mettant en scène un un tandem touchant qui interroge notre rapport à la vieillesse, à la solitude et à la famille.
En 2024, c’était le retour en gloire du cinéma indien au Festival de Cannes. Un miracle qu’il faut attribuer à la jeune réalisatrice Payal Kapadia, qui met fin à 30 ans d’indifférence et d’absence de l’industrie au sein des sélections officielles. Son premier long-métrage, All We Imagine as Light, a reçu le Grand Prix d’un jury présidé cette année par Greta Gerwig. Et il est désormais visible dans nos salles obscures.
Pour son deuxième long-métrage, le réalisateur indien Dominic Sangma s’intéresse de nouveau à sa région natale du Meghalaya, située à l’extrémité nord-est du pays. Inspiré de son enfance chrétienne dans un petit village perdu dans les collines et où le secret est roi, Rapture dresse le portrait d’une communauté méconnue à la spiritualité trouble. Le film, sorti en salles en mai 2024, est maintenant disponible en DVD grâce à Capricci Films.
Très remarqué lors de sa projection au Festival de Cannes, le dernier film du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof impressionne par sa maîtrise esthétique et narrative. Passant habilement du drame sociétal au thriller familial, sur fond de manifestations contre le régime après la mort de Mahsa Amini, Les Graines du figuier sauvage est une ode à la liberté et au courage des femmes iraniennes. Auréolé du Prix spécial du jury à Cannes, le long-métrage sort en salles cette semaine, distribué par Pyramide.