Okinawa International Movie Festival 2018 – Entretien avec Nakamura Ichiya (Festival de Kyoto)

Posté le 30 mai 2018 par

Le cadre du Festival d’Okinawa fut l’occasion de rencontrer Nakamura Ichiya, président du Festival de Kyoto dont il nous évoque les évolutions et spécificités. Un festival dont on vous parlera plus précisément dans quelques mois !

Le festival de Kyoto existe depuis 1997 mais a connu une grande refonte avec sa reprise par Yoshimoto Kogyo en 2014. Quels ont été les grands changements de cette nouvelle mouture ?

Il y a deux grandes différences amenées par ce changement. D’abord, le nom qui était Kyoto Film Festival qui est devenu Kyoto International Film Festival. Le deuxième changement est que Yoshimoto Kogyo est entièrement en charge du festival.

Qu’avez-vous gardé et/ou supprimé de l’ancienne version du festival (par exemple le prix Shozo Makino existe depuis 1958) ?Vous-êtes vous inspiré d’autres grands festivals pour remodeler le vôtre ?

La raison pour laquelle nous avons poursuivi le festival est que Kyoto est une place majeure du cinéma au Japon, c’est dans cette ville que les frères Lumière ont importé le cinéma dans le pays et de nombreux vieux studios ont leur siège dans la ville. C’est également une ville d’une grande ébullition culturelle avec de nombreux artistes et acteurs qui y travaillent ensemble.

La section art est une des grandes originalités du festival. Comment se déroule la sélection des œuvres et quelles sont les grandes différences avec celle d’un film (les équipes de sélections) ? Vous semblez privilégier l’art contemporain.

Le producteur, M. Okiyama, est responsable pour les films et pour les arts, c’est le comédien Oka Kenta (humoriste de Yoshimoto Kogyo et collectionneur/amateur d’art contemporain). Pour les arts, nous essayons d’inclure des éléments modernes de la de pop culture japonaise, notamment les animes.

Combien de temps prend la préparation d’une édition ?

Il y a une grosse accélération deux mois avant le début du festival avec les différentes annonces mais en théorie la préparation commence tout de suite après la fin de la précédente édition. On peut donc estimer que la préparation prend un an.

Quels types de film choisissez-vous pour le festival ? On semble y trouver un mélange de films japonais locaux et régionaux et films internationaux.

Oui c’est un mélange afin d’avoir à la fois un ancrage local et montrer que nous sommes ouverts au monde.

Quels artistes/réalisateurs/acteurs pensez-vous avoir contribué à révéler au sein du festival ?

La nouvelle mouture du festival est encore trop récente pour avoir vraiment révélé de nouveaux talents mais nous l’espérons dans le futur. Nous avons par contre mis en place le prix honorifique Toshiru Mifune Award qui a pu récompenser Tadanobu Asano ou encore Hiroshi Abe la première année. Nous consacrons les talents établis tout en cherchant à faire connaître ceux du futur.

Tout comme le festival d’Okinawa, est-il important pour vous de promouvoir des talents locaux, des traditions culturelles et des films japonais se déroulant à Kyoto ?

Oui nous essayons de promouvoir les artistes locaux et notamment les étudiants car la ville de Kyoto possède la plus grande population étudiante du Japon. Nous essayons de les inclure de plus en plus.

Avez-vous par exemple mis en place une section de court-métrages pour les réalisateurs débutants ?

Il n’y pas de section court-métrages mais plutôt des ateliers où les jeunes artistes peuvent travailler. C’est une initiative qui a déjà commencé.

Le festival de Cannes contribue à la restauration et à la redécouverte du cinéma mondial avec sa section Cannes Classic. Est-ce aussi une des missions du festival de Kyoto ?

Le cinéma japonais a une histoire qui remonte à plus de 100 ans. Nous disposons parfois de copies dont la bande-son a disparu donc nous usons des technologies modernes pour les restaurer. Kyoto est une cité ancienne mais très au fait des avancées technologiques.

Quels films/réalisateurs classiques avez-vous contribué à remettre en avant ? Quel seront les prochains ?

Nous n’avons pas encore réfléchi à ce sujet.

Comment décririez-vous le festival en quelques mots ?

Le festival de Kyoto est unique au monde, il mélange tradition et modernité avec l’animation et la culture pop. Toute la communauté artitique de la ville est partie prenante et concernée par le festival.

Pouvez-vous nous parler de la prochaine édition ?

La prochaine édition va se dérouler dans l’ensemble de la ville, et nous allons ajouter une section numérique avec des workshop pour les enfants avec du contenu digital. Nous espérons que de plus en plus de médias étrangers participeront au festival.

Quand vous parler d’utiliser toute la ville, cela signifie-t-il par exemple des projections dans des lieux historiques emblématiques ?

Tout à fait nous allons projeter des films dans des temples et d’autres lieux historiques inhabituels auxquels les gens n’ont pas accès pour créer des conditions de visionnage très originales.

Propos recueillis à Naha par Justin Kwedi le 21/04/2018

Traduction : Julia Aimi.

Remerciements à Aki Kihara, Shizuka Murakami et Momoko Nakamura ainsi qu’à toute l’équipe du festival d’Okinawa.

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