A l’occasion de l’avant première de The Monkey King 2 en 3D de Soi Cheang, premier film chinois à sortir simultanément en salles en Chine et dans le reste du monde, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Giselle Chia, actrice malaisienne venue en France pour promouvoir le film. Cette jeune et charmante actrice débutante fait ses premiers pas dans une production d’envergure et joue l’un des trois démons qui accompagnent le personnage de Baigujing interprétée par la sublime Gong Li. Une expérience qui, on l’espère, sera fructueuse.
Lire notre critique The Monkey King 2 en 3D (en salles le 10/02/2016) ici !
Nous savons assez peu de choses à votre sujet. Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
Je m’appelle Giselle Chia, je suis née en Malaise. Je me suis installée il y a 4 ans à Pékin pour ma carrière professionnelle. Je suis actrice en parallèle de ma carrière de chanteuse. Je pense qu’en tant que sino-malaisienne, il existe de nombreuses opportunités de travail en Chine, notamment pour les ressortissants chinois vivant à l’étranger. La Chine s’est ouverte au monde, beaucoup d’étrangers viennent y vivre, de même que beaucoup de Chinois s’expatrient. Pékin est une ville très cosmopolite, et un lieu de culture où l’on peut développer son travail artistique.
Vous avez fait vos débuts dans la mode et la chanson. Il est courant de voir des artistes à Hong Kong multiplier les activités artistiques comme votre partenaire à l’écran Aaron Kwok. Est-ce un passage obligé aujourd’hui pour intégrer l’industrie du cinéma ?
Le talent d’acteur n’est pas suffisant si vous souhaitez percer dans l’industrie du spectacle. En revanche, si vous pouvez diversifier vos activités et vos talents c’est en effet bénéfique à l’épanouissement de votre carrière.
J’ai cru comprendre que vous vous êtes lancée dans la production d’une série TV, Outer Space In Blue. Qu’est-ce qui vous a conduit dans cette voie ? Quelle est votre implication dans la création et la production de cette série ? Est-ce une activité que vous souhaitez développer à l’avenir ?
Avant de m’installer à Pékin, j’étais une plongeuse expèrimentée. J’ai rencontré il y a quatre ans une équipe de production américaine de nom de Big Foot. Ils souhaitaient produire une télé réalité. Ils se sont adressés à moi en raison de mes qualités de plongeuse sous marine et de mon expérience d’actrice. Je suis toujours en phase d’apprentissage, mais je souhaite à l’avenir continuer dans ce domaine.
Le Roi Singe est l’une des plus fameuse légende chinoise. Étiez-vous familière avec cette histoire ? Aviez-vous lu le roman La Pérégrination vers l’Ouest de Wu Cheng’en?
Oui, La Pérégrination vers l’Ouest est l’une des histoires des plus populaires dans la culture chinoise. Je pense que beaucoup d’étrangers venus d’Asie voyagent vers l’Ouest en raison de la légende du roi singe.
Jusqu’à présent vous avez essentiellement tourné dans des productions malaisiennes (Twisted) ou des co-productions avec la Chine (I Love Wing Chun). Comment avez-vous été découverte pour le film The Monkey king 2 ?
Je me suis rendue à un casting à Pékin. Ils cherchaient une actrice qui puisse rentrer dans le costume. Nous avons fait les moulages deux mois avant le début des prises de vues. Ils les ont envoyés ensuite à une société d’effets spéciaux américaine pour la confection du costume et des prothèses. Autrefois j’étais danseuse de ballet. C’est pourquoi je suis en bonne condition physique et ma silhouette correspondait aux exigences requises pour le personnage.
Comment était votre expérience, pour un film qui requiert autant d’effets spéciaux ?
Je suis toujours en phase d’apprentissage. Dans ce film, j’ai acquis sur le tournage de nombreuses expériences et j’ai appris des techniques de travail qui requièrent de nouvelles façons d’aborder mon métier d’actrice. Ce qui compte avant tout sur ce type de production est un bon travail d’équipe.
En ce qui concerne le maquillage, cela prenait parfois jusqu’à 12 heures pour mettre les prothèses et le maquillage complet, et il fallait compter presque 4 heures pour les retirer avec de l’alcool. Tout cela avec 5 maquilleuses qui s’occupaient de moi pour que je rentre littéralement dans la peau de mon personnage. Je pense qu’il était très difficile d’avoir une telle opportunité, celle de jouer ce type de personnage. Cela n’arrive en général qu’une seule fois dans une carrière. Cela peut paraître difficile sur le moment, mais le jeu en vaut la chandelle.
Vous avez des scènes d’action. Comment s’est déroulé votre travail avec Sammo Hung, meilleur chorégraphe de la profession, et son équipe ? Vos talents de danseuses vous ont-ils été utiles pour ce type de scènes ?
Comme je l’ai dit auparavant, je suis nouvelle et j’apprends les ficelles du métier. Sammo Hung est quelqu’un de très responsable, il met la priorité sur la sécurité de ses acteurs. C’est très important. Surtout pour des débutants comme moi qui ne savent pas, durant les scènes d’action, mesurer les risques et prendre soin de soi. Je viens d’un pays tropical, et il faisait plutôt froid sur le plateau. Je me suis blessée sur le tournage, je me suis coupée, j’ai eu dix points de suture. Mais bon, rien de grave.
Quelle a été votre impression en jouant avec de tels acteurs et actrices comme Aaron Kwok et Gong Li ?
Excellente! Ce sont des personnes tout à fait charmantes. Je pense que pour faire un bon film, il faut avant tout une bonne entente et un travail d’équipe. C’est essentiel : créer une bonne ambiance sur le plateau est bénéfique au film et cela se ressent à l’écran. J’avoue être très chanceuse de travailler avec de tels acteurs (rires) !
Connaissiez-vous le travail de Soi Cheang ? Quel type de réalisateur est-il ?
J’avais déjà vu ses précédents films. Et je pense que celui-ci sera un immense succès. Il s’est beaucoup investi dans son travail de mise en scène. Chaque membre de l’équipe a donné le meilleur de lui-même pour que le film soit parfait. Je croise les doigts.
Quels sont vos futurs projets au cinéma ?
Je suis actuellement en discussion pour un nouveau film, je n’ai encore rien signé pour l’instant. J’espère dans le futur continuer à travailler sur de telles productions.
Propos recueillis le 05/02/2016 au Gaumont Parnasse à Paris par Martin Debat.
Merci à Cloé Rui Guo et Agilane de Sinocine.
Photos et enregistrement : Frédéric Ambroisine.
The Monkey King 2 de Soi Cheang. Chine. 2015. En salles le 10/02/2016.