DVD – The Agent de Ryoo Seung-wan : lutte fratricide d’un pays divisé, au sein d’une ville réunie

Posté le 6 décembre 2013 par

The Berlin File devient The Agent pour sa sortie DVD chez Wild Side, titre présumé plus vendeur derrière lequel se cache un thriller d’espionnage coréen réalisé par Ryoo Seung-wan.

Après un générique tapageur à base d’images colorées, le film nous plonge immédiatement dans une ambiance d’espionnage dure à suivre, mais excellemment bien rendue. Visiblement, une vente d’armes se déroule à l’écran, espionnée par de nombreuses personnes. L’écran se divise en plusieurs fenêtres, pour montrer tous les protagonistes qui écoutent ce qui se passe dans cette chambre d’hôtel, les réactions des différentes agences d’espionnage, attentives. La réalisation est lisible, cohérente, et un arrêt sur image présentant les différents interlocuteurs permet au spectateur, plongé sans filet, de suivre l’action se déroulant à l’écran.

the agent

Rapidement, le MOSSAD vient jouer les troubles-fêtes, offrant une très belle fusillade, avant que ne parvienne à s’enfuir notre héros, que l’on découvre rapidement être un agent nord-coréen. Et c’est à ce moment que The Agent va se glisser sur des rails bien plus classiques. La toile d’espionnage, bien que restant présente, devient plus ténue. Certes, on y parle de trahison, de CIA, mais l’agent sud-coréen qui enquête sur le fiasco de cette chambre d’hôtel agit sans sa hiérarchie, l’agent de la CIA est vite abattu, bref, l’espionnage est un des rouages du scénario, mais pas une des thématiques les plus importantes. De même, avoir comme un héros un espion nord-coréen est un pari osé, mais là encore, Ryoo Seung-wan, tout autant scénariste que réalisateur, ne va pas au bout de sa démarche, puisque le héros est trahi par sa hiérarchie, et doit d’abord survivre, puis se venger.

Une certaine déception peut saisir le spectateur en découvrant The Agent devenir un classique thriller de trahison et de vengeance, mais, bien que prévisible d’un bout à l’autre, cet ex-The Berlin File n’en reste pas moins efficace. L’ambiance berlinoise est plutôt bien retranscrite, avec des protagonistes parlant allemand ou anglais selon le cas, et les séquences d’actions d’une efficacité redoutable. De nombreux gunfights, d’une lisibilité à toute épreuve, émaillent ainsi le métrage. Pas de caméra sur l’épaule s’agitant en tous sens pour plonger le spectateur au cœur de l’action, mais une chorégraphie millimétrée, que ce soit lors des combats armés, ou à mains nues, le métrage s’inspirant des films d’arts-martiaux pour livrer des séquences de haute volée. Bien sur, le héros est suprêmement doué, les Nord-Coréens sont présentés comme de vils mécréants (le méchant traître est une ordure incroyable), et le héros, d’abord froid et impassible, finit, grâce aux épreuves qu’il affronte, par redécouvrir l’amour pour sa jolie femme. Cependant, les Sud-Coréens ne sont eux pas montrés sous leur meilleur jour, les agents secret se révélant presque aussi pourris que leurs homologues du Nord, et The Agent évite donc la caricature. Ainsi, reste deux personnages, séparés par la haine qui les anime l’un envers l’autre, mais reliés par un sens commun du devoir et de l’honneur. Car c’est là que se trouve la thématique principale du film, la différence entre devoir et honneur, et à quel moment il faut arrêter de suivre l’un pour se concentrer sur l’autre. Les ficelles sont certes un peu grossières et un peu faciles, prouvant que le réalisateur cherche avant tout à offrir du grand spectacle à ses spectateurs, mais le métrage reste d’une redoutable efficacité.

Si The Agent se rate quelque peu lors des explosions un peu trop mal incrustées, le reste est certes classique, mais très efficace, et offre un divertissement d’action de qualité.

Le making of en bonus est agréable à regarder. Il est amusant d’y découvrir la manière dont les Coréens perçoivent l’Europe. La scénette sur les séquences d’action est un bon complément au making of, montrant le degré de préparation et de recherches de toute l’équipe. Les scènes coupées sont plaisantes à regarder mais n’apportent pas grand chose.

The Agent, disponible en DVD et Blu-ray chez Wild Side depuis le 04 décembre 2013.

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