Festival – les films du Festival du Film Coréen à Paris (FFCP), partie 1 : section paysage !

Posté le 22 novembre 2013 par

Le Festival du Film Coréen à Paris (FFCP) s’est achevé il y a maintenant deux semaines. Il est donc grand temps de faire un bilan ! Panorama des films vus par l’équipe d’East Asia. Bilan réalisé par Lvi, Marc L’Helgoualc’h Selya et Nicolas Lemerle.

 

All about my Wife, Min Kyu-dong

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Avec South Bound, All about my Wife fait partie des films comiques du festival. Et sans doute l’un des films les plus attendus par les spectateurs puisqu’il a été le sixième plus grand succès coréen de l’année 2012 avec 4,6 millions d’entrées ! Il s’agit d’une adaptation du film argentin Un novio para mi mujer qui raconte l’histoire d’un couple en crise, après sept ans de mariage. Très belle et cuisinière hors pair, la jeune femme, Jung-in se révèle pourtant une véritable nuisance pour son mari (coups de téléphone intempestifs, complaintes incessantes et invasion de toute intimité). Trop lâche pour demander le divorce, il met en place un stratagème pour que sa femme le quitte : demander à un « Casanova » de la séduire. S’ensuit une jeu amoureux triangulaire, certes parfois amusant, mais malheureusement trop prévisible. Le film vaut surtout pour ses trois acteurs principaux, surtout l’actrice Im Soo-jung et le Casanova, Ryu Seung-ryong.

Marc L’Helgoualc’h.

 

All Bark, No Bite, Jo Byung-ok

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Pour une première œuvre, le réalisateur Jo Byung-Ok nous offre un petit drame dont le réalisme est tiré de sa simplicité. Ici, il n’a pas recours aux effets spéciaux, on ne surjoue pas le pathos et la musique ne force pas une émotion fausse. Il m’est même difficile de me souvenir de la bande son du film tant elle était discrète, sans pour autant que les silences soient pesants. Dans All Bark, No Bite, on a le temps de s’accommoder aux petits gangsters inoffensifs de Gyeonggi et leurs larcins enfantins avant de compatir à leur souffrance au retour du tyran qui avait jadis rendu leur vie misérable, l’ancien chef de leur gang. Avec la juste dose d’humour et une violence distillée avec parcimonie, l’histoire réussira à vous tenir en haleine devant une injustice qui semble bien trop réelle.

Selya.

Ari Ari The Korean Cinema, Heo Chul

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Un documentaire sur le cinéma coréen, rien de plus passionnant pour les fans que nous sommes. Mais quand ce dernier ressemble à ce que l’on a vu, on déchante de suite. Ari Ari The Korean Cinema part d’un bon sentiment : mener des interviews avec des réalisateurs et acteurs coréens de l’ancienne et de la nouvelle génération. C’est donc l’occasion d’écouter parler Im Kwon-taek, Bong Joon-ho, Park Chan-wook ou encore Ahn Sung-ki et Choi Min-sik. Malheureusement, le documentaire n’est pas à la hauteur de ses prétentions. Le film, au montage chaotique, n’est qu’une suite d’interviews sans lien entre elles. Quelques sujets intéressants comme la condition des actrices dans le cinéma coréen, la problématique des quotas ou le cinéma coréen des années 1960 sont abordés, mais de façon si superficielle que cela en devient énervant. Pour comprendre Ari Ari The Korean Cinema, il faut connaître sur le bout des doigts la filmographie coréenne ainsi que les personnages influents en Corée. Car oui, dans ce documentaire, vous ne savez jamais qui parle puisque le réalisateur (et le festival…) n’a pas jugé utile de faire apparaître des sous-titres pour présenter les intervenants. Seul point positif : c’est marrant de voir des réalisateurs et acteurs complètement ivres parler devant une caméra.

Lvi.

 

Eungyo, Jung Ji-woo

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L’histoire d’une romance entre un écrivain septuagénaire et une adolescente de 17 ans. Si le sujet peut paraître scabreux, le film est très sage et relativement chaste. On reste dans une comédie grand public (1,4 million d’entrées en Corée). Assez étonnement, le vieil écrivain est joué par un acteur trentenaire (Park Hae-il, déjà vu dans The Host) mais maquillé bien comme il faut. Le film évite de tomber dans la bluette grâce aux personnalités troubles et perverses des personnages principaux. L’amour sublimé entre l’écrivain et l’adolescente est troublé par l’assistant et secrétaire de l’écrivain, lui-même auteur d’un récent livre à succès. Les trois personnages entrent peu à peu dans un jeu de trahisons où se mêlent luxure, lucre et cruauté. Au final, Eungyo est un film sympathique sans être transcendant. La mise en scène est plutôt efficace mais on retient surtout l’interprétation réussie de la jeune actrice Kim Go-eun, dont c’est le premier rôle, et qui d’ailleurs reçu plusieurs prix.

Marc L’Helgoualc’h.

 

Perfect Number, Bang Eun-jin

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Encore un énième polar coréen ! Réalisé par Bang Eun-jin, qui avait déjà signé l’efficace Princess Aurora, Perfect Number bénéficie d’un casting de qualité : Ryoo Seung-bum (The Unjust), Lee Yo-won (May 18) et Cho Jin-woong (Nameless Gangster). Pour autant, cela ne suffit pas à faire de Perfect Number un polar de qualité. Le film reprend tous les poncifs du polar coréen dont on finit par se lasser. La réalisatrice a néanmoins voulu apporter sa touche féminine en insufflant un brin de sensibilité à son film. Ce n’était pas forcément une bonne idée puisque le film, qui manque déjà d’originalité se transforme peu à peu en drame larmoyant. Reste la réflexion autour de la condition des femmes battues, mais qui est insuffisamment exploitée. Un film passable, mais qu’on oublie très rapidement.

Lvi.

 

South Bound, Yim Soon-rye

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Avec son nouveau film South Bound, la réalisatrice Yim Soon-rye s’attaque à la comédie populaire et sociale, en nous racontant histoire de Choi Hae-kab, dit « Choi Guevara », père de famille rebelle soumis à la surveillance du gouvernement, qui part en croisade contre la société ultra-capitaliste coréenne après qu’un ami d’enfance soit venu lui demander son aide pour empêcher une grande entreprise de ravager l’île où ils ont grandi ensemble. Si la trame peut paraître classique aux premiers abords, la charge politique ne se révèle jamais trop appuyée, car la réalisatrice a bien compris qu’il vaut mieux faire passer ses idées avec humour et légèreté. En résulte une comédie engagée, hilarante et touchante, qui se concentre avant tout sur les relations entre les différents membres de la famille de Hae-kab, pourtant bien différents à la base, mais qui vont se réunir dans l’adversité autour de cette tendre figure patriarcale, incarnée par le toujours génial et charismatique Kim Yoon-seok. Une belle chronique familiale, poignante dans sa dernière partie, aussi bien dans la puissance de son final que dans la beauté de cet amour si fusionnel entre Hae-kab et sa femme.

Nicolas Lemerle.

Pour plus d’informations sur le FFCP, rendez-vous sur le site officiel.

Le FFCP 2013 sur East Asia, c’est aussi :

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FFCP 2013 : les films – partie 2, section classique

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