Critique de Yakuza Weapon de Sakaguchi Tak et Yamaguchi Yudai (DVD/Blu-ray)

Posté le 2 mars 2013 par

Sushi Typhoon revient, offrant un spectacle toujours aussi délicieusement trash et délirant. Au programme de ce Yakuza Weapon, le bien-nommé : explosions, décapitations, combats outranciers et dialogues badass. Elephant Films, toujours de la partie quand il s’agit d’offrir au public français un film « autre », nous a concocté une jolie édition avec le métrage en DVD et en Blu-ray d’une qualité technique très appréciable et associés à un certain nombre de bonus. Par Yannik Vanesse

Yakusa Weapon

Sakaguchi Tak aime les personnages poseurs, classes, défaisant des tonnes d’ennemis en lâchant des phrases badass au possible. Il l’a prouvé dès Versus, le film qui l’a fait connaître par le grand public français. Mais Azumi, Alive et Death Trance sont d’autres exemples de cette propension aux personnages outranciers prenant la pose aussi souvent que possible. En passant à la co-réalisation, il va jusqu’à accentuer le phénomène, son personnage dans Yakuza Weapon étant un condensé de badasserie phénoménale. Rien ne l’arrête, surtout pas les balles (car il n’a pas peur d’elles), ou les explosions (qui le propulsent dans les rangs ennemis). Il tombe d’un avion, arrête une roquette à main nue, et bien d’autres choses du même genre, tout en se moquant de ses adversaires et en défendant le code yakuza.

Pour l’aider à la réalisation, nous pouvons compter sur Yamaguchi Yudai, réalisateur de Battlefield Baseball (dans lequel on retrouve Sakaguchi Tak), qui aime lui aussi les projets un peu fous.

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Ainsi, l’amateur de cinéma sérieux, cohérent, réaliste, doit passer son chemin au risque de ne pas sortir indemne de son visionnage. Pour les autres, Yakuza Weapon est un bonheur de tous les instants. Complètement fou et outrancier, il ne recule devant aucun délire, aucune idée folle. Le héros reçoit un peu tout et n’importe quoi sur lui sans en mourir (même la femme amoureuse de lui finira par s’en étonner), détruit un immeuble à la dynamite pour éviter d’avoir à combattre les gardiens de chaque étage (référence immédiate aux jeux vidéo) et bien d’autres délires du genre. Et, à partir du moment où il a une mitrailleuse greffée dans un bras et un bazooka dans une jambe, la folie filmique franchit un nouveau seuil, pour le plus grand plaisir des yeux.

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Les effets spéciaux sont un peu grossiers mais corrects (on pense au cinéma d’Iguchi), et le jeu d’acteur acceptable (les personnages passant la plus grande partie du film à crier ou rire) mais de toute façon, ce n’est pas ce qui importe ! Cependant, les réalisateurs s’octroient tout de même une petite touche esthétique, avec ce combat derrière des paravents de couleurs, Sakaguchi Tak tuant de nombreux ennemis avec ses diverses armes greffées ou à mains nues. Le résultat, faisant penser à des ombres chinoises, est intéressant et surprenant. Dans un autre registre, comique cette fois, les héros se retrouvent à retenir leur respiration (un gaz ne va pas gêner un yakuza !) pendant un très long moment, et communiquent en se battant par grognements, ces derniers se retrouvant munis de sous-titres. Très drôle !

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Quelques scènes coupées ouvrent le bal des bonus. Peu nombreuses, elles se laissent regarder avec plaisir, mais n’apportent pas grand chose au film ou aux personnages. Ensuite, le spectateur peut découvrir la suite spin-off de Yakuza Weapon, Takuzo Weapon ! Cela semble être devenu une habitude avec les productions japonaises gore de faire un courtmétrage continuant l’expérience. Ainsi, après le spin-off de The Machine Girl, puis de RoboGeisha, voici celui de Yakuza Weapon. Gentiment portnawak, il ne verse pas, comme chez son collègue Iguchi, dans le sexo-gore débile, mais plutôt dans l’humour un peu gras et non-sensique. Le résultat n’apporte bien sûr rien à l’univers, mais reste amusant et plaisant à visionner. Si le making of n’est pas très long, il permet d’avoir un aperçu des doutes et désirs des réalisateurs (qui semblent beaucoup s’amuser) et de découvrir (sans trop creuser) certains effets spéciaux, comme la femme/fusil/bazooka. Pour finir, les deux réalisateurs interviewent Nagai Gô, mangaka célèbre qui parle de Ishikawa Ken, l’auteur du manga dont est adapté Yakuza Weapon. Cette interview est hélas trop courte, mais très intéressante, drôle et touchante à la fois.

 Yannik Vanesse

Verdict : Yakuza Weapon est un délicieux plaisir coupable qui s’assume complètement. Il se veut complètement outrancier et portnawak, et c’est exactement ce qu’il offre.

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Yakuza Weapon, disponible en DVD et en Blu-ray chez Elephant Films depuis le 4 septembre.

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