Insert Coin, un oeil sur les jeux-vidéo (Saison 2, épisode 7) – Special Horror

Posté le 6 novembre 2011 par

Cette semaine, Insert Coin fête Halloween en retard, et les news elles-mêmes semblent s’être mises à la mode des morts… Par Tony F.

Insert Coin du dimanche 6 novembre 2011

NEWS / ACTU : les rois du Survival Horror se réveillent.

En effet, la grande majorité des annonces cette semaine concernent directement les sagas Resident Evil et Silent Hill. Coïncidence étrange ou circonstance préparée ? Toujours est-il que :

Du côté de chez Capcom, une annonce et plein de dates. L’annonce, c’est Resident Evil Chronicles HD sur PS3 : regroupant les deux rails shooters exclusifs à la Wii (Umbrella Chronicles et Darkside Chronicles), ce portage HD aura droit à un lifting, à une compatibilité psmove (encore heureux) ainsi qu’une option 3D relief. Pas sûr que cela les rende meilleurs…

Les dates, ce sont celles de Resident Evil Revelations et Resident Evil Operation Raccoon City : le premier, opus 3DS à part entière, sortira donc le 27 janvier. Nous apprenons par la même occasion qu’il tiendra sur une carte plus volumineuse (en terme de capacité) que les formats standards, pour des raisons de contenu, et qu’il sera par conséquent un brin plus cher que les jeux « normaux ». Reste à voir de combien…

Operation Raccoon City, quant à lui, sortira le 23 mars prochain sur PS3 et 360, il offrira une démo (probablement une bêta) dès début 2012. pour l’occasion, Capcom diffuse un nouveau trailer, lequel nous révèle deux personnages bien connus des fans de la saga.

Côté Konami, des dates, encore et encore pour les prochains opus de la saga Silent Hill :

  • SH HD Collection (PS3/360) sortira le 9 fevrier.
  • Silent Hill Downpour (PS3/360) le nouvel opus dit « officiel », sortira le 23 fevrier.
  • Silent Hill Book of Memories (PSVita) sortira quant à lui le 8 mars.

Enfin, en bref :

– Kojima tease sur le site de MGS et ZoE HD : la phrase « le printemps arrive » s’affiche au bout de quelques secondes, accompagnée d’une musique traditionnelle japonaise. Réponse le 7 novembre, comme l’indique la date au dessus de l’annonce…

– Sega et Arkedo, studio parisien, annoncent un certain Project Hell Yeah !…c’est tout ce qu’on en sait.

– Asura’s Wrath a enfin une date de sortie : le 24 fevrier

– Ultimate Marvel vs Capcom 3 aussi : le 18 novembre

– Ridge Racer Unbounded (PS360/PC) idem : le 2 mars 2012 au japon

– Eiji Aonuma annonce qu’un nouvel opus de Zelda est en préparation sur 3DS, et qu’il ne s’agit pas d’un remake.

– Akai Katana Shin, le dernier Shoot’em up de Cave, sortira bien chez nous courant 2012 (édité par Rising Star Games)

 

FOCUS – L’horreur dans le jeu vidéo japonais.

Peu répandue avant le milieu des années 90, l’horreur dans le milieu du jeu vidéo s’est vite propagée dès l’avènement de la 3D, popularisée par le cultissime Resident Evil. Il n’était pas le seul, ni le premier (on considère que le premier Survival Horror est Alone in the Dark), mais il rencontra le succès auprès d’un public toujours grandissant. Aujourd’hui dans Insert Coin, plutôt que de revenir sur l’histoire de ce genre, côté asiatique (chose maintes fois évoquées ailleurs, et souvent très bien) nous allons explorer le monde horrifico-vidéoludique, par genres, histoire d’avoir un aperçu à la fois vaste et de qualité.

Image tirée de Project Zero 3.

Le Survival Horror : la base.

Il peut s’agir de zombies (Resident Evil), de créatures cauchemardesques, irréelles et peu identifiables (Silent Hill), voir de Dinosaures (Dino Crisis) : le Survival est le plus répandu des styles horrifiques, et également aujourd’hui celui dont l’évolution l’a presque fait disparaître. Il revient sur le sens premier du terme, l’idée de survie. Né au Japon (du moins dans la forme qu’on lui connaît) avec le premier Resident Evil ou encore Deep Fear (un petit jeu Saturn qui n’a malheureusement pas connu le succès de son concurrent, car sorti sur une console déjà morte alors, en 1998), ces jeux utilisent les mêmes éléments de gameplay pour provoquer le stress du joueur : des munitions en nombre (très) limité, des décors souvent fixes en 3D précalculée (Silent Hill est une exception du genre), et une maniabilité du personnage à la lourdeur extrême, empêchant une fuite rapide en cas d’attaque.

Resident Evil Rebirth, Remake du premier opus sur Gamecube.

Mais comme dans « Survival-Horror », il y a deux mots, la survie n’est bien sûr pas la seule composante. L’horreur, ici, passe soit par la surprise, soit par l’inconnu, soit par l’ambiance. Dans le premier cas, il s’agira de provoquer une montée subite de peur par un événement soudain (on se souvient tous du couloir de RE où les chiens traversaient la fenêtre, ou encore des Raptors qui ouvraient à la volée les portes de Dino Crisis). Souvent scriptées, ces séquences n’en demeuraient pas moins impressionnantes et marquèrent nombre de joueurs de l’époque, au point que le remake gamecube du hit de capcom joua la carte de l’imprévisibilité, en faisant du stress par l’adrénaline une constante : désormais, les zombies peuvent vous suivre dans les autres salles du manoir en ouvrant les portes. Vous n’êtes donc plus en sécurité nulle part (ou presque). L’inconnu, ensuite, se jouait via un habile jeu d’angles morts, de caméras, d’ombres et de lumière. Dans Silent Hill, cela passait en sus via cette brume omniprésente, parfois remplacée par une pénombre glaciale, souvent synonyme de plongée dans les cauchemars.

Ne sachant à quoi s’attendre, le joueur, mal armé, s’enfonce tant bien que mal, attendant un monstre qui n’existe peut être que dans la peur provoquée par la situation. L’ambiance, enfin, passe par tout un jeu de bruitages, de sons et de musiques. Un râle de zombie, un bruit de verre cassé au loin, un frottement lent et régulier. Quel joueur ne se souvient pas du traumatisme indescriptible que représentait Pyramid Head, et du bond que faisait son cœur avant de se figer à chacune des apparitions de celui-ci ? Devenu une véritable icône de l’horreur vidéoludique, la « chose » de Silent Hill 2 fut reprise par la suite dans certains opus suivants et même dans l’adaptation de Christophe Gans, sans jamais pourtant parvenir à retranscrire le choc provoqué par sa présence dans le second opus de la saga de Konami.

Il y a de ces visions qui vous marquent…

Mais les temps ont changés, et en à peine une génération de console, le survival horror, après avoir proliféré, a évolué et s’est perdu au profit de jeux plus axés vers l’action. Resident Evil 4 ou Silent Hill Homecoming sont des exemples parfaits d’opus qui, loin de retranscrire un sentiment réel de peur, provoquent plus un stress momentané face à l’ennemi, que quelques balles (qui ne manquent désormais jamais) suffisent à calmer. Perdu mais pas tout à fait mort, le Survival horror à quitté en grande majorité le japon pour retrouver sa place en occident, via des jeux comme Dead Space, ou le renouveau de Alone in the Dark. Comme quoi, tout commence et finit avec Edward Carnby.

Le jeu d’horreur « So Jap »

Il s’agit ici du Survival Horror asiatique, vitesse supérieure. Point d’univers occidental ou de personnages poseurs tels que Chris Redfield ou Leon S.Kennedy. Ici, nous baignerons dans un univers japonais, avec des peurs et des tons plus ancrés dans la culture et dans les influences cinématographiques du pays qu’aucun autre. C’est le cas de Project Zero, véritable perle du genre et modèle d’originalité, où l’on incarnera une jeune femme confrontée a des esprits tous plus dangereux et flippants les uns que les autres, et possédant pour seule arme un appareil photo. Celui-ci lui permettra non seulement de voir les spectres, mais également de les capturer. Seule, isolée, celle-ci devra vaincre les âmes et résoudre le mystère de la disparition de son frère.

Sorti en 2002, Project Zero renouvela agréablement un genre qui n’en avait pourtant pas encore besoin, en proposant une alternative à la fois mystérieuse et originale sur l’approche de la peur, de la défense et sur les ennemis. En effet, il ne s’agissait plus ici d’affronter monstres, zombies et autres mutations cauchemardesques, mais bien des fantômes, entités immatérielles contre lesquels les armes traditionnelles ne sont rien. Devant composer avec ce système, le joueur amateur de frissons se trouvait dans une situation qu’il n’avait jusque là jamais affronté dans un jeu d’horreur, et c’est en partie de là que vient le succès de ce premier opus, qui ne dissimulait déjà pas nombre d’inspirations cinéma. Malheureusement assez discrète en Europe, la saga Project Zero à tout de même continué son parcours, jusqu’à sortir deux opus sur Wii, et même, si l’on en croit les rumeurs, un opus PS3 qui sera actuellement en préparation. Wait & see...

Sorti deux ans plus tard, Forbidden Siren nous proposait lui aussi sa vision de l’horreur made in Japan : les habitants d’une île, attirés au fond de l’eau par des sirènes, en ressortent plus mort que vivants…mais un peu vivants tout de même. Ici, tout repose sur une idée originale : le Shikai Jack, réduit au terme « Vision » en français. Concrètement, cela permet, en appuyant sur une touche, de voir à travers le regard des créatures environnantes… des streums, donc, ceci afin de faire en sorte que le joueur ait un atout de choix dans ses moyens de défenses, réduits ici au pire à… rien, au mieux à un revolver bien peu chargé. En sus, le jeu privilégiait la notion d’infiltration à celle de l’affrontement. Il fallait se servir de tout ces dons à bon escient afin de déterminer les trajets ou les regards des différents monstres et se faufiler sans mourir.

Siren : Blood Curse, le remake PS3 de l’un des jeux les plus dérangeants de sa génération…

A sa sortie souvent considéré comme le « survival le plus flippant existant à ce jour», ceux qui posèrent les mains dessus comprirent vite que ce titre n’était pas usurpé : il suffisait de, au bout de quelques minutes, entendre des murmures (pour le coup très Lostiens) proche de nous avant de mourir subitement, pour qu’un frisson nous traverse de toute part, alors que l’on tentait encore de comprendre le pourquoi de la mort. Une expérience qui, à l’instar des meilleurs moments de Project Zero ou de Silent Hill 2, aura laissé une marque indélébile dans le cœur des joueurs.

Le Rail Shooter Horrifique

Pas de surprises ici, un Rail Shooter, c’est un Rail Shooter, et les japonais savent en faire mieux que personne. On délaissera poliment les opus de Resident Evil portés sur ces gameplay pour se centre sur une saga de jeux vieille, prolifique et reconnue : House of the Dead. Oui, celui-là même adapté par Uwe Boll. Développé par Sega en 1996 pour bornes d’arcades, celui-ci se vit porté deux ans plus tard sur Saturn, et connut de nombreux opus jusqu’au plus récent, Overkill, sorti en 2009 sur Wii et tout récemment porté sur PS3. Il s’agit ici d’un jeu volontairement inspiré par les séries B horrifiques, aux tons poussiéreux et granuleux si chers à ce genre de films. Inévitable, aujourd’hui, de ne pas le rapprocher d’un certain dyptique Grindhouse, puisque la démarche est ici la même, que l’on parle de film ou de jeu. L’histoire, prétexte à nous mettre un flingue dans les mains pour tout shooter, se résume au plus simple : deux agents du gouvernements se retrouvent aux prises avec une horde de zombies, dans un laboratoire, ou ailleurs (selon les opus) qu’ils doivent éliminer et dont ils doivent enrayer la source. Gore, ordurier et volontairement provocateur, le public visé par Sega est ici clairement adulte, ce qui explique son semi-échec commercial sur Wii. Souhaitons lui plus de succès sur la machine de Sony.

Le RPG-Horror

Finalement très peu représenté, celui-ci écope quand même d’une licence composée de trois jeux, dont deux excellents ( le troisième étant considéré comme un spin-off) : Parasite Eve. Sorti sur Playstation en 1998 sous l’édition/développement de Squaresoft et la direction de Hironobu Sakaguchi (l’homme derrière les Final Fantasy, de leurs débuts jusqu’en 2001). Ce premier opus, sorti au Japon et en Amérique du Nord seulement, est basé sur le roman éponyme de Hideaki Sena. L’histoire se déroule à New York, et le joueur incarne l’inspecteur de police Aya Brea, embarquée dans une sombre histoire d’infection génétique provoquée par des mitochondries mutantes, lesquelles modifient les êtres humains jusqu’à les changer en monstres. Au final, la seule réelle différence entre Parasite Eve et le reste des productions de l’époque, c’est sa notion de combats, menés comme dans Lun RPG en temps réel, avec upgrade de level, attaques, items, etc. Le gameplay hors combat, lui, se révèle on ne peut plus classique pour un jeu de cette trempe et de son époque : de la 3D précalculée et une exploration libre, dans la veine totale de ce que Square accomplissait sur Final Fantasy VII et VIII. La suite, bien nommée Parasite Eve II, sortira cette fois ci en Europe également.

Aya Brea, une jeune héroïne reconnue que l’on a que trop peu vu…

Le Survival « défouloir » Horror.

Il s’agit ici du genre le plus récent, le plus représenté sur notre génération et le plus vu depuis quelques temps. L’évolution du Survival Horror, dont nous parlions dans la première des catégories, est passée par l’idée que désormais, la peur devait être accessoire. C’est donc Capcom qui ferme la boucle avec Dead Rising (2006, Xbox 360), véritable open world zombifié. Nous y incarnons Frank West, reporter fraichement parachuté sur le toit du centre commercial de Willamette, et tentant d’élucider les faits qui ont conduit toute la population de la ville a devenir des zombies. Le jeu dépoussière réellement la notion de survie, et il se sert pleinement des nouvelles possibilités alors offertes par la génération de machines : un nombre de zombies énorme affiché à l’écran simultanément, un vaste terrain de jeu (le centre commercial) dans lequel des dizaines d’objets peuvent être ramassés et utilisés, de la pelle aux boules de bowling en passant par les outils, les armes, les vêtements ou encore la nourriture, et une notion de temporalité : en effet, dans Dead Rising, c’est à vous de choisir comment occuper votre temps de jeu. Frank West est supposé passer trois jours (72 heures, pour les plus lunatiques) dans le Mall, après quoi un hélicoptère vient le récupérer. Durant ce laps de temps, vous pourrez choisir de suivre l’histoire, ou de vous en désintéresser complètement au profit du sauvetage des survivants (parfois très énervants car gérés par l’IA, ou tout simplement au profit de l’éclate immédiate de zombies, sachant que le jeu comporte plusieurs fins suivant votre progression dans le scénario.

A ce titre, le soft brasse une somme assez incroyable de clins d’œils au cinéma bis, à énormément de niveau, qu’il s’agisse du Mall renvoyant directement au Dawn of the Dead de Romero, des boss (un clown psychopathe, un leader de secte adepte des sacrifices humains, un vétéran de guerre traumatisé) ou qu’il s’agisse tout simplement de l’écriture même du script et des dialogues. Tout, de A à Z, dans Dead Rising, renvoie au cinéma d’horreur, et c’est quelque part bien pour ça qu’on l’apprécie. A côté de cela, de nombreux autres titres basés sur l’idée du bac à sable zombie virent le jour ces dernières années, occidentaux pour beaucoup : Left 4 Dead, Dead Island, ou encore le très bon Red Dead Redemption – Undead Nightmare. Délaissant énormément la peur évoquée par les softs d’antan, les zombies d’aujourd’hui sont de la chair à canon, destructibles à volonté et disponibles pour le fun immédiat. De prédateurs suscitant l’effroi chez le joueur, ils sont devenus des choses sur lesquelles nous pouvons désormais exprimer toute notre créativité sadique pour les achever. Et s’il est regrettable que certains aspect se soient perdus en cours de route, ce côté défoulant qu’on a gagné en retour équilibre plutôt bien la balance…

Dans Dead Rising, pour une fois, c’est bien celui qui tient l’arme qui est le plus dangereux.

Sorties du 8 au 11 novembre :

(Ne figurent plus dans cette catégorie que les sorties de jeux japonais.)

Jeudi 10 novembre :

Cave Story (3DS)

Metal Gear Solid : Peace Walker (IMPORT – PS3;360)

Vendredi 11 novembre :

Shinobi (3DS)

On se quitte sur un trailer bien dans la note, le spécial Halloween de Lollipop Chainsaw, prochain jeu à sortir de chez Grasshopper Manufacture. A la semaine prochaine !

Tony F.

 

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Un commentaire pour “Insert Coin, un oeil sur les jeux-vidéo (Saison 2, épisode 7) – Special Horror”

  1. Bravo pour ton article
    il est très bien construit et très écrit
    il résumé très bien l’histoire du survival horror ( même si pour ma part j’aurai cité Clock tower et sweet home avant Alone in the dark )
    Mais le genre est tellement important qu’il serai impossible de tous les citer.
    Je trouve dommage que la plupart des survival horror deviennent comme tu l’appelles des « défouiloir » horror
    car sur PS3 à part Siren blood curse et les dead space, il n’y a aucun survival horror digne de ce nom

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