Deauville 2011, bilan, comptes-rendus, critiques : tous les textes East Asia !

Posté le 20 mars 2011 par

De retour du 13ème Festival du film asiatique de Deauville, East Asia vous propose de faire le point sur une édition enthousiasmante, malheureusement assombrie par une actualité bien triste. Par Victor Lopez.

Si un sentiment de tristesse dominait cette année à Deauville à l’annonce de la catastrophe au Japon, il faut bien avouer que c’est surtout au retour à “la vie normale” que les festivaliers ont pu se rendre vraiment compte de l’ampleur des dégâts. On a bien ressenti un pincement au cœur lors des projections des films japonais (Birth Right, Sketches of Kaidan City et Cold Fish, tous excellents) ou lors de films évoquant des événements similaires (Buddha Mountain, situé à Sichuan, province touchée par un séisme en 2008), mais le festival a continué son petit bonhomme de chemin, et le spectateur à enchainer des films. Non pas comme si de rien n’était, mais en se forçant à se concentrer sur les œuvres plutôt que sur l’actualité. Le retour du réel à l’issu du festival fut d’autant plus douloureux, et East Asia tient sincèrement à exprimer son soutient, son affection et ses pensées au peuple japonais, dont le courage face à la tragédie force l’admiration.

Revenons cependant sur le festival à proprement parlé, et avouons qu’il fut extrêmement plaisant à suivre. Même s’il n’y a pas eu de chefs d’œuvres absolus présentés et de véritables chocs esthétiques, les films sélectionnés étaient tous d’excellente facture et, mis à part une sélection Action Asia un peu décevante, la compétition faisait bien plaisir à voir. Il y a en effet plusieurs raisons à cet enthousiasme. Tout d’abord, le double hommage à Hong Sangsoo à Kim Jeewoon permettait de se replonger dans deux filmographies représentatives de la diversité du cinéma coréen, et de rapprocher deux cinémas que tout oppose. On pouvait alors prendre plaisir à passer d’un western loufoque friqué à un drame sentimental alcoolisé et sans le sous. Cela nous rappelle que le cinéma constitue un tout, et dépasse ainsi les vieux clivages critiques stériles entre cinéma d’auteur intello et films de genre populaires.

L’autre raison de se réjouir venait du fait que si les grands noms présents n’ont pas failli à provoquer notre enthousiasme (Yuen Woo-Ping, Sono Sion) ou notre intérêt (Tsui Hark, Kim Jeewoon) avec leurs films attendus, les plus belles œuvres étaient surtout signés par de jeunes auteurs, qui présentaient leurs remarquables premiers essais. Trois noms sont surtout à retenir cette année : Park Junbum (The Journals of Musan), Sivaroj Kongsakul (Eternity) et Hashimoto Naoki (Birth Right), qui prouvent que la relève est assurée !

Deauville a aussi confirmé certaines tendances plutôt optimistes du cinéma asiatique comme la vitalité de la Corée (malgré ce que dit le professeur de cinéma d’ Oki’s Movie !), la force esthétique du jeune cinéma thaïlandais et l’émergence d’un cinéma indépendant indien. Si Udaan et Maudite Pluie ! portaient haut les couleurs du pays cette année, on regrettera seulement que seuls les films non-musicaux arrivent dans les festivals occidentaux et que Bollywood souffre encore de trop de préjugés pour y prétendre.

Enfin, dernière satisfaction, le Palmarès réussit l’exploit de faire un sans faute, en couronnant Eternity de Sivaroj Kongsakul d’un audacieux Lotus d’or du meilleur film et Yuen Woo-Ping d’un très mérité lotus Action Asia pour le jouissif True Legend.

Avant de vous laisser lire et relire nos comptes-rendus détaillés du festival, East Asia vous propose son palmarès personnel, à partir de l’ensemble des films présentés dans toutes les sélections cette année (Compétition, Action Asia et panorama) :

Le Phœnix d’or East Asia 2011 : True Legend de Yuen Woo-Ping

Top 5 Victor Lopez :

1. Ha Ha Ha de Hong Sangsoo
2. True Legend de Yuen Woo-Ping
3. Journals of Musan de Park Jungbum
4. Eternity de Sivaroj Konsakul
5. Buddha Mountain de Li Yu

Top 5 Olivier Smach :

1. True Legend de Yuen Woo-Ping
2. Ha Ha Ha de Hong Sangsoo
3. Cold Fish de Sono Sion
4. I Saw the devil de Kim Jeewoon
5. Birth Right de Hashimoto Naoki

Prix East Asia du film le plus à l’ouest : Onk Bak 3

Onk Bak 3

 

Nous tenons à remercier chaleureusement Clément Rebillat du Public Systeme Cinema pour sa sympathie et sa disponibilité !

A lire : tous les textes du festival :

Les Comptes-rendus :

Deauville 2011, jour 1 : la balade du possible
(True Legend ; La Ballade de l’impossible ; La Femme est l’avenir de l’homme)

Deauville 2011, jour 2 : rencontre avec le diable
(Birth Right ; J’ai rencontré le diable ; Night Fishing ; Oki’s Movie ; Udaan)

Deauville 2011, jour 3 : dans la paume de Bouddha
(Buddha Mountain ; Eternity ; Onk Bak 3)

Deauville 2011, jour 4 : journal d’un poisson froid sous une maudite pluie
(Cold Fish ; Maudite Pluie ! ; The Journals of Musan)

Les News :

Deauville 2011 : les films attendus

Deauville 2011 : les espoirs

Deauville 2011 : Hong Sangsoo et Kim Jeewoon, les deux Corées

Deauville 2011 : le palmarès

Les Films:

Detective Dee de Tsui hark, premières impression (Panorama)

Ha Ha Ha de Hong Sangsoo, critique (Panorama)

Preview : J’ai rencontré le diable – I saw the Devil de Kim Jeewoon (Panorama)

Les dossiers :

Hong Sangsoo

Le billet d’humeur de Bastian Meiresonne

Bonnes lectures !

See you in Deauville 2012, space Cowboys !

Victor Lopez.

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