Connected de Benny Chan (DVD)

Posté le 2 février 2011 par

Connected de Benny Chan, remake hongkongais du Cellular de David R. Ellis, transpose l’action de l’original dans l’ancienne colonie anglaise en y apportant une efficacité technique, caractéristique des succès locaux. Par Anel Dragic.

Pour rafraichir la mémoire de certains ou éclairer les autres, l’histoire voit une femme ( Barbie Hsu), se faire kidnapper par Liu Ye (décidément l’un des acteurs mainland les plus charismatiques de ces dernières années) et sa bande. Enfermée dans une cabane des nouveaux territoires, elle parvient à raccorder un téléphone en morceau mais tombe de manière aléatoire sur un parfait quidam ( Louis Koo), à qui elle demande de lui sauver la vie. Sans trop en dévoiler sur l’intrigue, ce point de départ entrainera notre cher Louis dans une course éprouvante qui l’emmènera aux quatre coins de Hong Kong.

Une journée en enfer

photo-Connected-Bo-chi-tung-wah-2008-4Louis Koo : sérieux avec ses petites lunettes…

Afin de plonger dans cette course folle, le spectateur se retrouve donc à suivre Louis Koo, habituellement taillé pour jouer les gravure de mode, égérie des pubs pepsi, mais hélas trop souvent sous employé. C’est en effet avec une certaine tristesse que l’on constate que l’acteur est majoritairement cantonné aux rôles comiques ( On His Majesty’s Secret Service) ou romantiques ( Love For All Seasons), alors que ses capacités dramatiques n’ont plus rien à prouver (revoyez Election 2). Quel meilleur moyen dès lors pour rendre Louis sérieux que de lui faire porter des petites lunettes! Toujours pas convaincus ? Foncez voir l’affiche d’ A Road Less Travelled où il verse une larme photoshopée (mais revenez lire la fin de la critique, quand même!). Et si ça ne vous convainc toujours pas… je baisse les bras.

Connected-2008-Hong-Kong-MovieCi-contre : Louis Koo dans toute sa splendeur !

Louis incarne donc un mec moyen, qui roule dans une petite Ford Ka couleur verte pomme, mais qui a bien du mal à concilier vie professionnelle et vie de famille. Et c’est donc ce salary man typique qui va se retrouver embarqué malgré lui dans une aventure qui le dépasse. Traqué par ses ennemis, puis par la police (dont un Nick Cheung peu crédible, mais qu’importe), le récit le fera voyager de Hong Kong Island à Kowloon, en passant par les nouveaux territoires avant de s’achever à l’aéroport de Lantau. Un sacré périple si l’on connait un petit peu la géographie de la région, mais qui permet de contempler les beaux paysages urbains et naturels du coin.

Avec ses ficelles ultra hitchockiennes, le film joue en permanence sur la conception du suspense que se faisait celui-ci. Reposant toujours sur une tension tout en relançant les enjeux, le film ne laisse pas le temps au spectateur de s’ennuyer. Tous les autres traits stylistiques du maitre du suspense sont là: un McGuffin (un sac à récupérer) et un héros courant pour la vie, envers et contre tous (rappelant plus d’une fois La mort aux trousses, entre autre). Le scénario d’ Alan Yuen adapte l’histoire de Larry Cohen avec efficacité tout en laissant le soin au metteur en scène d’en rajouter dans l’action made in HK.

Hong Kong Connection

Benny Chan est décidément l’un des réalisateurs hongkongais les plus intéressants de ces vingt dernières années. Depuis son premier film A Moment of Romance, jusqu’au récent City Under Siege (et en attendant son prochain film, Shaolin, aux échos plutôt flatteurs), l’homme aura su se créer une filmographie riche, capable de revitaliser le cinéma d’action local avec des productions s’écartant la plupart du temps des polars et des kung fu plus classiques des années 90 et 2000. Loin des heroic bloodsheds à la mode à la fin des années 80/tout début des années 90, Benny Chan a su dès son premier film mélanger l’action pure au drame pour un résultat très efficace. S’il aura par la suite à son tour versé dans le kung fu, le réalisateur ne se sera jamais éloigné du polar d’action pour y revenir fréquemment.

Louis Koo PepsiLouis Koo, éternel égérie des pubs pepsi…

Maîtrisant avec habileté le suspense et l’action, Chan emballe les séquences spectaculaires avec brio, notamment l’une des meilleures courses poursuites du cinéma de Hong Kong, peut être la meilleure depuis Full Alert de Ringo Lam en 1997. Un beau morceau de bravoure qui se verra stoppé de manière brutale par… une cargaison de pepsi! Cruelle ironie du sort. Les séquences se montrent impressionnantes, peu étonnant pour une production de la Emperor Motion Pictures, l’une des plus grosse société de production de film HK à l’heure actuelle, qui a toujours su sortir le chéquier lors de la production de blockbusters.

Verdict :

Film d’action maitrisé de bout en bout, avec un scénario tenant en haleine (le fait que l’histoire soit américaine à l’origine n’y est pas pour rien, les hongkongais n’ayant jamais été des pointures dans l’écriture), le film parvient à accrocher jusqu’à la conclusion. Un bon point qui tend à prouver qu’un remake peut savoir se montrer utile et de qualité. L’édition HK vidéo, ici testée en dvd (mais également éditée en blu-ray) présente une image propre, une VO et une VF toutes deux en 5.1, et du côté des bonus un making of de 20 minutes, un entretien avec Nicolas Errara, compositeur du film, ainsi que des bandes annonces.

Anel Dragic.

Conncetd de Benny Chan, édité par Metropolitan, disponible en DVD et Blu-Ray depuis le 14/01/2011.

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