Pressing : Je ne peux pas vivre sans toi de Leon Dai

Posté le 29 octobre 2010 par

Pour chaque sortie d’un film asiatique en salle, East Asia se propose d’analyser sa réception dans la presse française. Cette semaine, voyons ce que nos confrères ont pensé de Je ne peux pas vivre sans toi de Leon Dai, sortie le 27 octobre 2010 sur nos écrans. Par Victor Lopez.

Si Je ne peux pas vivre sans toi a déclenché un débat public dans son pays, sa réception est beaucoup plus tranquille en France, où les qualités du film sont saluées de manière presque unanime. Le seul reproche qui lui est adressé est d’être un mélo. Le terme sonne comme une insulte de la part de journalistes un peu forcés de souligner que, s’ils se font avoir par la force lacrymal du sujet, ils ne sont pas dupes de ses ficelles. Vincent Ostria des Inrocks, malin, prend même un certain plaisir à verser sa larme pas dupe : “On ne regrette même pas que ce film pas très honnête, tire-larmes, qui abuse de la corde sensible, nous fasse craquer. Certains arnaqueurs sont très séduisants”.

Libération regrette de même que ce film “au charme soutenu” verse dans sa dernière partie vers “le mélo”, alors que nos amis d’ Il était une fois le Cinéma parlent “d’une belle chronique”, mais qui tombe dans “une compassion archi-larmoyante”. Le principal fautif de ces larmes que les critiques aux cœurs de pierre que nous sommes ne supportent pas ? La musique : “sucré” pour Libé, “guimauve” pour Charlie Hebdo, qui défend par ailleurs “la simplicité du récit, le tournage réaliste, la mise en lumière des minorités hakka et koklo” de ce “mélo à l’ancienne” !

A l’inverse, beaucoup estime que Je ne peux pas vivre sans toi “ne verse jamais dans le mélo” comme Le Monde, ou « refuse le terrorisme lacrymal et le misérabilisme » comme Romain Le Vern d’ Excessif.com (qui apprécie la musique d’inspiration Hisaishienne). Là où tout le monde s’accorde cependant, c’est sur la beauté du noir et blanc et l’inspiration néoréaliste (les plus érudits, comme Le Monde, vont jusqu’à parler du philippin Lino Brocka…). Après, le film touche pour diverses raisons : les cathos de La Croix aiment la “beauté des œuvres venues du cœur”, alors que les coco de L’Huma estiment que Dai capte “la réalité socio-économique de son pays, qui a, comme le notre, sont lot d’exclus et de parias” et est “touché” par son discours anti-bureaucratique. Ce qui finit par prouver la richesse d’un film capable d’émouvoir pour de multiples raisons.

Et East Asia au fait ? Retrouvez ici notre critique du film !

Victor lopez.


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