Une fois n'est pas coutume, la plus grande démocratie du monde, l'Inde, sera mise à l'honneur à travers son cinéma du 18 janvier au 26 février à Paris, au Forum des images. Au programme : plus de 60 films !
Depuis 1979, le Festival des 3 Continents propose aux cinéphiles des œuvres, souvent méconnues, d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie. Si vous êtes curieux, rendez-vous à Nantes du 25 novembre au 2 décembre !
Le Festival des 3 Continents qui se tiendra à Nantes du 19 au 26 novembre fêtera dignement sa 35e édition.
Nostalgie ! C’est ce qu’évoque ce conte « archéologique ». Avec une once de romance, Sahib Bibi Aur Ghulam restitue grandeur et décadence à l’ère des Zamindars. Zou ! Nous voici expédiés à l’âge des pierres antiques. Le Bengale féodal prend des allures de paléolithique peuplé de spécimens en voie d’extinction. Ce sont ainsi les derniers jours d’une aristocratie indienne, indolente, qui nous sont narrés. Le 19ème siècle réapparaît grâce aux vestiges d’un havelî (petit palais) et aux souvenirs d’un architecte. Nul besoin de longues fouilles au scalpel ou de carbone 14 pour faire parler le grès. Un flash-back nous permet de briser les couloirs du temps et de redécouvrir le mode de vie, les croyances et comportements passés. Un somptueux récit où la graphie des ombres et lumières laisse présumer, par sa sensibilité artistique, la présence d’un maître de la manivelle. Guru Dutt est assurément en embuscade même si au générique, son scénariste-dialoguiste siège au poste de réalisateur ! Par Marjolaine Gout.
Fantôme inflexible, le temps disperse poussière et efface souvenirs. Les hommes trépassent tandis que certaines œuvres subsistent. Avec une sensibilité à fleur de pellicule, Pyaasa (L’Assoiffé) s’immortalise comme l’un des colosses de l’histoire du cinéma. Et c’est peu dire ! Né sous les étoiles propices de l’an de grâce 1957, correspondant à l’âge d’or du 7ème art hindi, cette tragédie sociale éclipse ses rivales cinématographiques. Pyaasa, œuvre multiforme, s’incarne, a priori, sous les atours d’une adaptation du Srikanta. Si l’ombre du romancier de Devdas plane sur ce film, Guru Dutt nous réserve moult surprises. Aux rênes de ce projet, qu’il produit, réalise et interprète, il hisse le cinéma vers des sommets. L’Everest, l’Olympus Mons, de la bobine indienne, le voici avec ce chef-d’œuvre intemporel ! Par Marjolaine Gout.
Oyez, oyez, bonnes gens ! Carlotta exhume pas un, mais deux chefs-d’œuvre du panthéon hindi ! Nulle goule indienne au programme ! Des griffes des restaurateurs ressuscitent deux joyaux de la couronne du Gange. Ruez-vous sur ce reliquaire d’exception recélant l’aura d’un des grands maîtres du 7ème art : Guru Dutt, le magnifique. En guise de prélude initiatique, nous vous conseillons d’entamer par Le Maître, La Maîtresse et L’Esclave, puis d’enchaîner par le graal : L’Assoiffé ! Vos carotides palpiteront avec allégresse devant ces merveilles d’un autre temps, votre poil se revitalisera, vos pupilles se dilateront. Non, sérieusement, dithyrambique, on ne peut que l’être devant ces films intemporels et ressurgissant du passé avec force ! Par Marjolaine Gout.