A l’heure de se retourner une dernière fois sur cette 67ème édition Cannoise, on se demande quelles images restent encore à l’heure du retour à une vie sans trois films par jour. Surtout, quelles visions vont continuer à vivre au-delà du vase clos de la croisette, pouvoir exister en salles à la rencontre d’un public ou tout simplement marquer la découverte d’un auteur, d’un acteur. Premier constat, celui d’une présence d’un cinéma asiatique en perte de vitesse, dans les différentes compétitions mais aussi au marché du film, tant quantitativement qu’au niveau de l’intérêt qu’elle dégage.
Un collègue disait à la sortie de la projection de Whiplash qu'il était bien agréable ce petit feel-good movie américain en milieu de festival, alors que l'on commençait à frôler le niveau zéro d'énergie vitale. Quand bien même le film de Damien Chazelle est américain, lauréat de plusieurs prix à Sundance, et que sa structure classique soignée facilite un visionnage « easy going », il serait dommage de réduire à son statut de film Indie propre sur lui.
Il y a dans Still the Water de Naomi Kawase présenté en sélection officielle, toute une attention pour la nature et ses remous qui pourrait bien plaire à la présidente du jury Jane Campion.
Alors qu’il n’avait rien réalisé depuis Mes voisins les Yamada en 1999, Takahata Isao revient sur le devant de la scène à Cannes avec un film d’animation quelque peu singulier produit par le Studio Ghibli dont il est, avec Miyazaki Hayao, l’un des fondateurs.