Il n’est guère aisé de défricher des films proposant une identité propre et divergeant des codes cinématographiques. Michel Spinosa a réussi ce tour de force avec Son épouse. Un film transcendant les genres et cultures qui a l’audace de nous oxygéner de la vague de formalisme asphyxiant les productions actuelles. Loin des drames et comédies embourgeoisés, Michel Spinosa exorcise le cinéma français de ses démons numériques. Après Anna M., il s'immerge dans la thématique de la possession sur fond de deuil et pérégrine jusqu’en Inde pour conter celle-ci. Dans les eaux du Golfe du Bengale, le corps de Catherine (Charlotte Gainsbourg) est repêché. Mais, passé à travers les mailles du filet, son esprit semble tarauder une jeune tamoule (Janagi). A des lieux de ce drame, retranché dans la quiétude hivernale de l'hexagone, Joseph (Yvan Attal) apprend la mort de son épouse. Viscéral et haletant, son épouse se matérialise en une brise stupéfiante ! A l’occasion de la sortie en dvd de Son épouse, nous nous sommes entretenus avec Michel Spinosa, l’occasion rêvée de revenir sur cet intriguant métrage !
Du 2 juillet au 3 août, la Cinémathèque française met à l’honneur le réalisateur japonais Fukasaku Kinji, cinéaste aux 40 ans de carrière. L'occasion était trop belle de se replonger dans notre entretien avec Olivier Hadouchi, auteur d'un passionnant ouvrage sur le réalisateur, Un cinéaste critique dans le chaos du XXème siècle (L’Harmattan, 2009), la lecture idéale pour accompagner la (re)découverte de la dense filmographie fukasakienne. Par Samir Ardjoum et Victor Lopez.
Auteur remarqué de Uniform en 2003 et de Train de Nuit en 2007, Diao Yinan signe avec Black Coal un film essentiel qui en fait l’un des cinéastes chinois parmi les plus importants actuellement. Salué par l’Ours d’or du Meilleur Film à Berlin, alors que son acteur Liao Fang y a remporté l’Ours d’Argent du Meilleur Acteur, Black Coal nous plonge dans les tréfonds s’une enquête sordide étalée sur plusieurs années. Son réalisateur revient sur la longue gestation d’un projet ambitieux, à la croisée du cinéma de genre et d’auteur, sur les récompenses qui lui ont été décernées, et sur l’état cinéma chinois aujourd’hui. Interview !
Disponible et réfléchit, Nakata Hideo a pris la peine de nous parler de son dernier film, Monsterz, qui sort le 30 mai 2014, et que le Festival du Film Asiatique de Deauville proposait en avant-première mondiale lors de l’édition 2014. Pesant chacun de ses mots, le réalisateur de Ring et Dark Water est longuement revenu sur son travail au sein des studios, sur la situation du cinéma japonais et sur le tsunami de 2011. Interview.
Après l'excellent Sommeil d'or et avant un long métrage qu'il prépare hardement au Cambodge, Davy Chou était à Cannes pour présenter le court Cambodia 2099 à La Quinzaine des réalisateurs. Un portrait pop et sensible de la jeunesse de Phnom Penh, qui rêve d'un avenir incertain un jour d'élection. Rencontre avec l'un des cinéastes les plus doués de sa génération, capable mimer des chorégraphies de Dragon Ball et de parler d'Apichatpong Weerasethakul presque dans la même phrase !
On peut dire que pour Kim Seong-hun, réalisateur du réjouissant Hard Day, le dimanche 18 mai ne fut pas un jour difficile. Contrairement au protagoniste de son film, un flic ripoux qui accumule les poisses en cherchant à se débarrasser d’un cadavre qu’il a renversé, le jour de l’enterrement de sa mère et au moment même où l’inspection risque de mettre ses magouilles à jour, le réalisateur vit plutôt une journée de rêve. Après huit ans de traversée du désert suite à l’échec de son premier long métrage (How the Lack of Love Affects Two Men, en 2006), voilà le cinéaste de retour par la grande porte, acclamé à Cannes, où la projection d’un bon polar coréen teinté d’humour noir a enthousiasmé la Croisette. Rencontre avec un jeune cinéaste à suivre !