Décès d’Alan Tang, hommage, un an après…

Posté le 29 mars 2012 par

Le grand Alan Tang nous a quitté le 29 mars 2011, à l’âge de 64 ans. Trop discret, trop rare depuis deux décennies, le bonhomme était pourtant une figure incontournable du cinéma de Hong Kong. Acteur phare des années 70, Alan Tang Kwong Wing naît le 20 septembre 1946 à Canton. Il est le cadet de la famille, rejoignant ses deux frères et sa sœur. Hommage à l’ocasion du premier anniversaire de sa mort par Anel Dragic.

Tang fait ses débuts sur pellicule dans le film The Student Prince en 1964 puis enchaîne les films pour Chan Wan, Ng Daan ou John Law, aux côtés des grandes actrices du moment, de Josephine Siao à Fung Bo-Bo. Au cours des années 70, sa carrière prend un nouvel élan et Tang se montre particulièrement prolifique en figurant au générique d’environ 90 films rien que pour la décennie. Il apparaît dans des bandes de genres différents : kung fu, comédies, drames, films musicaux, wu xia pian…, tout y passe. Il tourne régulièrement pour Fan Dan ou Cheung Sam, et retrouve ses partenaires habituelles à l’écran (Jenny Hu, Maggie Li, Lydia Shum). En 1974, il apparaît aux côtés de Timothy Brown, dans la production américaine Dynamite Brothers, réalisée par Al Adamson et produite par Cirio H. Santiago. En 1975, il fait un passage à la Shaw Brothers dans Lady of the Law de San Kong et Stanley Siu. Ce dernier l’avait déjà dirigé dans Deadly Chase et Land of the Brave et leur collaboration aura encore de beaux jours devant eux. Il trouvera en revanche son registre de prédilection dans la romance, et un passage par Taïwan lui offrira une reconnaissance plus large en enchaînant les films aux côtés de Lin Ching Hsia et Joan Lin.

En 1977, Alan Tang monte sa propre boite, la Wingscope Company, grâce à laquelle il produit une quinzaine de films, mais au cours des années 1980, il se calme et voit son rythme de tournage diminuer. Via la Winscope, il produit quelques films urbains, tels que Law Don en 1979, qu’il co-réalise avec Stanley Siu. Sous la caméra du même réalisateur, il joue également dans Don’t Kill Me, Brother, The Twist, Absolute Monarch, New York Chinatown, The Militarism Revival et Winner Takes All?. Sa carrière s’oriente résolument vers l’action, on notera au passage sa présence dans Yellow Peril de Terry Tong en 1984, ou encore dans Gangland Odyssey de Chan Wai Man avec Andy Lau en 1990.

À la fin des années 1980, l’acteur monte une nouvelle boite de production en compagnie de son frère Rover Tang : la cultissime In-Gear Film Production Co. Ltd., qui, en une dizaine de films seulement, reste l’une des sociétés de production les plus intéressantes de l’industrie du cinéma hongkongais. C’est en effet par le biais de la In-Gear Film que Tang produit les deux premiers longs métrages de Wong Kar Wai (As Tears Go By et Days of Being Wild), quelques Jeff Lau (Haunted Cop Shop 1 et 2), des Norman Law (Vampire Buster et Kung Fu Scholar) mais aussi une poignée de polars et films de triades de qualité, dans lesquels il joue également : le bouleversant Return Engagement de Joe Cheung, où il interprète un père à la recherche de sa fille à sa sortie de prison, Flaming Brothers du même réalisateur dans lequel il partage la vedette avec Chow Yun Fat, ou encore le cabriolant Gun N’ Rose puis le bordélique The Black Panther Warriors, tous deux de Clarence Fok.

Un de ses derniers rôles remarqués est celui de Requital de Chu Yen Ping. Retiré du cinéma depuis le milieu des années 1990, peu d’informations ont filtré sur les dernières années du bonhomme, si ce n’est qu’il dirigeait un casino. On ne peut finalement que souhaiter à Tang de reposer en paix, où qu’il soit. See you in another life, brother.

Anel Dragic.