La 32ème édition du Brussels International Fantastic Films Festival permit la vision de quelques films en 3D. Parmi ceux-ci, Out Of Inferno 3D, qui intriguait.
Les frères Pang ont en effet marqué le paysage du cinéma d’horreur asiatique post-Ring par une excellente variante, qui offrait son lot de moments effrayants : The Eye. Le reste de leur carrière est cependant moins attrayant. Entre un Bangkok Dangerous, sorti presque en même temps que The Eye, et qui se révélait plus intéressant sur le papier qu’à l’écran, et qu’ils remakèrent plusieurs années après, les suites plus que dispensables de The Eye, ou leur tentative d’horreur hollywoodienne The Messenger, ils ne retrouvèrent jamais le succès ou la qualité de The Eye.
Les deux réalisateurs s’essayèrent à quelques projets solo, et les voir réunis, pour ce film catastrophe, suscitait autant la curiosité que la crainte.
Dès les premières images, cependant, la 3D impressionne. Se refusant aux faciles jets d’objets à la face du spectateur, les deux réalisateurs (qui sont aussi co-scénaristes, en compagnie de Tang Nicholl, de Kam-Yuen Szeto, de Li-Kei Tang et de MengZhang Wu) utilisent la 3D pour la profondeur de champs. Celle-ci est aussi magnifique que surprenante. Que ce soit dans son introduction, lors d’un entraînement de pompiers dans un labyrinthe de grillages, dans les séquences d’exposition, ou durant l’incendie, avec quelques moments donnant carrément le vertige quand nos héros se retrouvent suspendus au-dessus d’un gouffre, Out Of Inferno 3D prouve que les frères Pang sont de très bons techniciens.
Le métrage est d’un classique total, aucun moment de surprise ne venant émailler la projection. Deux frères, l’un pompier, fidèle à sa profession et aux règles jusqu’au bout des ongles, l’autre allant dans le privé après avoir abandonné son métier de pompier, sont les héros de cette histoire. Ils ne se parlent plus, et la femme du combattant du feu, en allant à une échographie dans un immeuble de la ville, découvre que le responsable de la sécurité est le frère de son mari. Evidemment, une mauvaise manipulation au sous-sol crée l’étincelle fatale, et le feu commence à se propager. Alors que le pompier et son équipe cherchent rapidement à gravir les étages, le chef de la sécurité, sa belle-sœur, son gynécologue et quelques autres survivants, essaient de survivre.
Quelques twists classiques émaillent Out Of Inferno 3D, comme la découverte d’un stock de produits chimiques illégaux, de même que les réactions prévisibles dans ce genre de métrage, entre moments de bravoure héroïque, et personnages se révélant vénaux et pleutres. Et, à la fin, gamine et chien survivront, et nos deux frères feront la paix, tandis que la femme du pompier acceptera enfin le métier de son mari.
Out Of Inferno 3D est donc classique et prévisible, se voulant une variation efficace de La Tour infernale. Les frères Pang font souvent fi du réalisme, pour se laisser aller à quelques moments héroïques plutôt impressionnants. Car ils évitent une trop longue exposition (heureusement, tant les personnages sont caricaturaux) pour rapidement libérer leur feu, et laisser la catastrophe prendre le relais.
Le métrage est efficace et prenant, créant quelques moments joliment anxiogènes, mais ne restera pas dans la mémoire, tant il manque d’originalité. Il s’agissait cependant d’un moment plaisant du BIFFF, permettant de se détendre, et il est à souhaiter qu’il sorte en salle, tant il mérite d’être vu en 3D, cette dernière apportant un réel plus au film, tant l’utilisation de la profondeur de champs est maîtrisée.
Yannik Vanesse.
Out Of Inferno 3D, d’Oxide et Danny Pang, diffusé dans le cadre de la 32ème édition du Brussel International Fantastic Films Festival