Tableau des Etoiles

Films Captain Jim (Cinématraque) Claire Lalaut Flavien Poncet Jonathan Deladerrière Justin Kwedi Romain Leclercq Maxime Bauer Thibaut Das Neves Victor Lopez
Happyend (en salles le 01/10/2025)
Neo Sora
« Un beau récit d'apprentissage exprimant sous forme de dystopie les maux sociaux contemporains du Japon. »
« Happyend est alourdi par son récit qui, systématiquement, le ralenti dans ses effets les plus réussis. Sa force éclate cependant lorsqu'il décide de ne pas se plier à l'efficacité narrative et de prendre son temps, de s'attarder sur le trouble qui vient nuancer l'angle dystopique adopté. On aurait aimé que l'entièreté du film soit à l'image de ce premier plan magistral, faisant écho aux lucioles de Pasolini qui, elles-mêmes, résonnent puissamment avec la grande fulgurance du film : Neo Sora ne dépeint pas la dystopie comme un devenir, mais comme un déjà-là dont la forme d'autorité est en phase de devenir respectable. »
Egoist (en salles le 08/10/2025)
Matsunaga Daishi
« Une touchante romance gay dont les thèmes s'élèvent à une dimension sociale et émotionnelle plus universelle. »
Un simple accident (en salles le 01/10/2025)
Jafar Panahi
« Formidable palme, d'une noirceur sans concessions et pourtant qui n'oublie jamais que dans l'absurde de l'horreur, il y a beaucoup d'humour. »
« Un film péchant parfois par sa dimension trop explicite et théorique, mais dont les élans de comédie italienne amènent une humanité bienvenue. »
« Un film qui a pour principal problème d’arriver après Les fantômes, film au sujet similaire, et qui peine à traiter convenablement son sujet, entre personnages sacrifiés et absence totale de réel point de vue. »
« Loin de ne pas être fascinant, le film souffre de tares qu'on ne saurait imputer entièrement au cinéaste. La troupe d'acteur est fascinante mais le thriller ne prend pas. Cependant, sa fin se révèle d'une force esthétique venant presque balayer tous les problèmes rencontrés jusqu'alors, avec un dernier plan offrant au spectateur un choix auquel Jafar Panahi s'est lui-même confronté et qu'il a placé au cœur de sa fiction : faut-il croire aux capacités morales de l'individu ? »
« On se souviendra aussi longtemps du bruit de la prothèse d'Eghbal "l'éclopé". »
Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba La Forteresse Infinie Film 1 (en salles le 17/09/2025)
Sotozaki Haruo
« Dynamique, fun, intelligent visuellement même si plombé par une voix off surexplicative permanente... Mais on redemande quand même ! »
« Un étourdissant et flamboyant divertissement, aussi émouvant que visuellement abouti, mais plombé par une abondance de flashbacks qui ralentissent parfois le film. »
Left-Handed Girl (en salles le 17/09/2025)
Tsou Shih-ching
« Emouvant, juste, original, à la fois naturaliste et mélo, c'est une histoire de femmes et de générations qui pourrait paraître très spécifique et qui pourtant déborde d'universel. »
« Un récit touchant ne se laissant jamais déborder par l'influence et la patte narrative certes bien présente de Sean Baker. »
« Un petit film aussi doux qu’euphorisant, rythmé par l’énergie de ses comédienne et de sa mise en scène enlevée. Manque un petit peu de gravité et de rigueur d’écriture pour convaincre »
« Un film traversé de moments de douceur et de drôlerie qui embellit la ville de Taipei. »
Renoir (en salles le 10/09/2025)
Hayakawa Chie
« Un poignant et subtilement opaque drame à hauteur d'enfant. »
« Un deuxième long-métrage pour Hayakawa Chie d'une infinie subtilité qui n'en finira pas de nous hanter. »
« Hayakawa Chie tente le pari de nous plonger dans la psyché d’un personnage totalement hermétique. Le pari est réussi haut la main : Renoir est un film labyrinthique totalement fou, complètement amoral et aussi insaisissable que le personnage qu’il dépeint. »
« Un surprenant portrait de l'adolescence au plus près de la perception de son personnage. »
La Voie du serpent (en salles le 04/10/2025)
Kurosawa Kiyoshi
« Kurosawa Kiyoshi n'est toujours pas exactement à l'aise en France, mais il parvient néanmoins à donner aux hangars désaffectés la même impression de déréalisation étrange que dans ceux du Japon. Un peu chiant mais fascinant. »
« Un thriller glaçant où Kurosawa fait du cadre français un océan de désolation et de rancœur. »
« Le jeu des acteurs laisse présupposer qu'il est difficile de diriger quand on ne connait pas la langue. Ainsi, cette version est moins bonne que l'originale, malgré les exceptionnels scénario et mise en scène. »
« Plutôt que de faire une version sage et intelligible de son film de 98, Kurosawa propose une variation française tout aussi torturée, abstraite, étrange et radicalement absurde. L’ombre du film original plane peut-être un peu trop sur ce remake, mais la force vénéneuse de La Voie du serpent fait tout de même effet et nulle doute qu’avec le temps, cette variation française saura s’imposer comme un cauchemar cinématographique à la hauteur de son prédécesseur. »
« Kurosawa poursuit sa série documentaire sur les plus beaux entrepôts désaffectés du monde. Pour ce nouvel épisode, direction Paris et sa banlieue.  »
Exit 8 (en salles le 03/09/2025)
Kawamura Genki
« Une des seules adaptations de jeu vidéo à avoir un intérêt : Genki Kawamura exploite le plan séquence à fond pour permettre au spectateur d'être aussi actif que le personnage pour se sortir du pétrin. Vraie proposition inventive. »
« Un dispositif qui met à rude épreuve la tolérance de son spectateur, mais suffisamment inventif pour relancer l'intérêt jusqu'au bout. »
« Excellente réalisation qui met en valeur au cinéma les espaces liminaux. »
« Malheureusement le film ne décolle jamais du simple divertissement opportuniste et tourne souvent au ridicule avec son premier degré étouffant. Un film certes efficace mais trop rapidement oubliable. »
Fantôme utile (en salles le 27/08/2025)
Ratchapoom Boonbunchachoke
« Magnifique réflexion politique autour de la figure du fantôme, qui l'associe à un imaginaire révolutionnaire et prolétaire avec beaucoup d'humour. »
« On commence dans la romcom/mélo fantastique et on termine chez les gilets jaunes d'outre-tombe, génial. »
« Réjouissant tant pour ses innombrables styles de fiction adoptés et mélangés avec talent que sa portée politique. »
« Derrière la fable politique gentille se cache en fait une dissection du pouvoir assez habile mais surtout un cri punk jubilatoire. Fantôme utile s’amuse à cacher aussi bien son jeu tout en assumant dès son génial premier plan la dimension absurde et queer qui, à terme, ne peut donner lieu qu’à un final aussi surprenant et jouissif. »
Brief History of a Family (en salles le 13/08/2025)
Jianjie Lin
« Intense drame de la jalousie, Brief History of a Family ménage un suspense tout du long et offre quelques belles séquences atmosphériques pour refléter la gravité des émotions profondes de ces deux adolescents. »
Escape from the 21st Century (en salles le 27/08/2025)
Li Yang
« Foisonnant objet pop qui allie sa folie à une vraie profondeur de propos et une belle émotion. »
« Une merveille absolue du cinéma pop, un miracle. »
Des Feux dans la plaine (en salles le 09/07/2025)
Zhang Ji
« Coup manqué pour ce film du protégé de Diao Yi'nan. Les polars urbains du nord-est de la Chine brillent avant tout pour leur élan esthétique, mais ici, aucun néon, aucun choc graphique comme on a pu en voir dans Black Coal ou Le Lac aux oies sauvages. »
Stranger Eyes (en salles le 25/06/2025)
Yeo Siew Ha
« On retrouve avec plaisir le cinéaste des Étendues Imaginaires, qui poursuit une filmographie ayant trait au complot en questionnant la vidéosurveillance et le rapport à la vie privée dans le cadre d'un fait divers. »
En boucle (en salles le 13/08/2025)
Yamaguchi Junta
« Moins mindfuck que le film précédent du collectif, mais avec plus de cœur et de poésie. C'est un petit bonbon inventif et touchant, et un grand film populaire comme on aimerait en voir plus souvent. »
« Malgré des faiblesses régulières dans le fil de l'intrigue, on reconnait bien là le côté charmant de ces fictions japonaises menées par des personnages hauts en couleurs et on ressort de la salle le sourire aux lèvres. »
« En Boucle s'éloigne du geste formel vertigineux mais trop mal maîtrisé de Beyond the infinite of two minutes pour délivrer, cette fois-ci, une comédie très attachante et faisant honneur à la grande force du cinéma de Yamaguchi Junta : sa troupe d'acteurs talentueux et prenant un véritable plaisir (par ailleurs totalement communicatif) à étendre cet univers comique aux touches de burlesque. »
The Things You Kill (en salles le 23/07/2025)
Alireza Khatami
« Thriller mental lorgnant sur "Lost Highway" pour dénoncer habilement les racines d'une culture patriarcale. »
Gangs of Taïwan (en salles le 30/07/2025)
KEFF
« Superbe portrait d'une société taïwanaise à la dérive va aux menaces sociales, économiques et politiques, par le prisme de sa jeunesse et de sa classe modeste. »
« On ne retrouve pas complètement tout le potentiel qu'on a entrevu dans le sublime Taipei Suicide Story, mais malgré cela, Gangs of Taiwan se focalise sur la jeunesse taïwanaise dans de beaux moments de cinéma. »
Jeunesse (retour au pays) - en salles le 09/07/2025
Wang Bing
« Que de chemins parcoursu pour ces ouvriers de Zhili, où l'on constate plus que jamais qu'ils sont porteurs d'espoir et d'amour, comme dans cette fantastique séquence exaltée et exaltante de mariage ! »
« Le fascinant dernier volet de la fresque textile de Wang Bing, où l'on constate que le présent le plus immédiat que capte sa caméra est déjà sans doute un passé aussi révolu que celui enregistré dans A l'Ouest des rails il y a 20 ans. Une œuvre nécessaire et complémentaire à celle de Jia Zhang-ke, l'autre grand cinéaste des bouleversements de la Chine du XXIe siècle. »
Super Happy Forever (en salles le 16/07/2025)
Igarashi Kohei
« Une œuvre aussi douce que déchirante, la délicatesse d'un cœur brisée. »
« Belle rêverie entre spleen du présent et nostalgie romantique du passé, à l'ambiance envoûtante. »
« Super Happy Forever se dévoile comme une errance où la noirceur intense du récit et de son personnage cohabite avec le soleil plombant d'Izu. Igarashi Kohei offre au spectateur un sentiment de mélancolie intense enrobé dans une forme à la simplicité charmante et aux effets rares mais incisifs. »
A Normal Family (en salles le 11/06/2025)
Hur Jin-ho
« On retrouve le brio du cinéma coréen dans ce mélange de brûlot social, efficacité grand public pour un résultat cinglant. »
« Un scénario d'une belle densité qui sert des personnages nuancés. Bien qu'issu d'un livre hollandais déjà multi-adapté dans le monde, Hur Jin-ho parvient à convoquer tous les démons de la fiction coréenne (les sursauts de violence, le harcèlement scolaire, la bourgeoisie déconnectée...). »
« Peut-être le film gagnerait t-il à ne pas singer un ton social quand il est profondément anti-social, ou un ton moral quand il est avant tout moralisateur. Mais c’est avant tout son côté grandiloquent qui achève de confirmer que ce qui se voudrait trouble est en fait un problème tout à fait net entre ce que le cinéaste aimerait montrer et ce que le cinéaste montre. A Normal Family, malgré sa mise en scène vaguement efficace mais constamment pompière, est avant tout un film où l’idée prime et ne produit pas des images (ou rarement) mais de l’opinion. Et de son medley des thématiques sociales ayant le vent en poupe dans un certain cinéma coréen, le cinéaste n’en garde malheureusement que la superficie et l’archétype du film formellement maniéré, froid, en bref, du produit parfait de l’entité « film coréen ». »
« On pense au Im Sang-soo des grands jours devant ce A Normal Family, la verve politique remplacée par une efficacité indéniable. »
A New Old Play (11/06/2025)
Qiu Jiongjiong
« Une proposition audacieuse qui témoigne de la vitalité du cinéma d'auteur chinois. »
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