Du 15 au 26 mai, la promenade de la Croisette verra débarquer sur ses plages une peuplade de festivaliers. Venus des quatre coins des océans, ils tenteront envers et contre tout de braver la jungle cannoise. Relèveront-ils le défi séculaire de piétiner sans trébucher les 60 mètres de tapis, tout en étant aveuglés par le crépitement des flashs ? Graviront-ils avec succès l’ascension périlleuse des 24 marches du Palais des Festivals ? L’avenir nous le dévoilera sous peu. Par Marjolaine Gout.
Loin des eaux méditerranéennes, Christian Jeune, directeur du département films et délégué général adjoint du Festival de Cannes, prospectait sur les terres de Ganesh. Certes, toujours sur le qui-vive lorsqu’il est question de débusquer du long métrage, sa présence au Film Bazaar 2012 de Goa avait un tout autre objectif : celui de divulguer le nom du pays invité de la 66ème édition du Festival de Cannes. Sans surprise, l’Inde remporte ce privilège et ses palmes pour gagner les rivages français. Une importante délégation indienne aura ainsi l’honneur de rejoindre la horde cannoise.
Cette invitation arrive à point nommé. En effet, il y aura bientôt cent ans jour pour jour que le long métrage Raja Harishchandra (Phalke Films, 1913) de Dadasaheb Phalke marquait le lancement du septième art en Inde. Un art qui allait se révéler passionnel et détrôner le cricket ou la mastication de bétel dans le cœur des Indiens. Tel le fleuve Godâvarî, reliant d’est en ouest le pays, il joue un rôle catalyseur et unificateur. Que les films soient issus des industries cinématographiques hindis ou tamoules, la ferveur reste la même du nord comme au sud. Cette nation avide d’images en mouvement et productrice sans pareille d’œuvres ancrées entre tradition et innovation, aura l’opportunité d’éblouir de sa splendeur la région PACA et au-delà. Le centenaire du cinéma indien sera ainsi célébré cette année avec faste et permettra qui sait de convertir Occidentaux et récalcitrants !
Préparez-vous à voir défiler un cortège de noms tels Khan, Balan, Hassan, Ratnam, Bachchan ou encore Rahman. Après le mini séisme de Gangs of Wasseypur (2012) l’année passée sur la Croisette, nous pouvons espérer découvrir un florilège de films étonnants, à la hauteur de l’évènement. Souhaitons surtout que le rayonnement du Festival de Cannes profitera à cet invité pour présenter un cinéma trop méconnu ou mal connu !
Marjolaine Gout.