Retour sur le livre Le Cinéma Japonais Contemporain sorti chez écrans éditions et qui réunit quelques plumes expertes autour du thème… du cinéma contemporain japonais ! Par Jérémy Coifman.
Cinq plumes (Damien Paccelieri, Tom Mes, Bastian Meiresonne, Nolwenn Le Minez, Morgan Brehiner), sept chapitres et un tour d’horizon d’un pan du cinéma japonais quelque peu mis de côté par rapport à d’autres périodes plus prestigieuses peut-être. Il faut avant toute chose saluer l’initiative. C’est avec curiosité que je me suis jeté sur l’ouvrage.
Première constatation, purement esthétique : le livre est très joli (oui, oui c’est une critique littéraire). La couverture est à tomber, les illustrations superbes. Mais finalement, le plus important pour tout passionné ou curieux, est ce que l’ouvrage va nous faire découvrir, sur quel terrain va-t-il nous amener ?
C’est notre cher Bastian Meiresonne qui ouvre le bal avec son chapitre sur le cinéma d’horreur et d’épouvante japonais. Assez didactique, mais emballant (on connaît le talent du bonhomme pour nous accrocher, même s’il parlait du cinéma suisse de l’après-guerre). On parle de V-cinéma, de l’influence du film Ring sur la production horrifique. On comprend que le livre s’adresse à un plus large public (ce qui est un peu normal me direz-vous), un peu moins aux gros bouffeurs de pellicules nippones et autres spécialistes du cinéma japonais.
Pourtant, le chapitre nous amène sur le terrain de l’analyse plus poussée et Benjamin Thomas s’en sort à merveille. « La nature à l’écran » est passionnant. Partant du début de 9 Souls de Toyoda Toshiaki, il livre une analyse de la place de l’homme vis-à-vis de la nature, au travers d’exemples intéressants. Vraiment une belle réflexion.
La suite est toute aussi intéressante mais un peu plus dans la même veine didactique que le premier chapitre. On y aborde les femmes dans le cinéma japonais, les comédies, l’apport de la télé dans le cinéma, les maux de la société japonaise et on finit par un entretien avec Aoyama Shinji (ce qui est une bonne manière de conclure, me direz-vous).
Pour un néophyte, c’est le bonheur. Le « name dropping » peut en rebuter certains, mais c’est une base pour beaucoup. On pardonnera donc ce côté liste si cela permet de faire découvrir quelques cinéastes ou acteurs moins connus. Et puis le livre ne se limite évidemment pas à cela et propose tout de même des bases de réflexions, mais qui aurait mérité d’être un peu plus approfondies parfois. Les auteurs avaient peut-être peur de perdre les lecteurs moins informés ou passionnés en cours de route.
En plus de se dévorer assez rapidement, Le Cinéma Contemporain Japonais est donc un point de départ pour qui veut aller plus loin dans le cinéma japonais. Puis, au vu de la rareté de ce genre d’ouvrage, on ne va pas bouder notre plaisir. J’en vois déjà râler (par contre pas de « name dropping » ici), sur le côté quelque peu « déjà vu » des sujets abordés, ou sur l’orientation grand public, mais on ne peut nier le panache et la générosité de l’entreprise. On pardonnera aussi les quelques coquilles disséminées ici et là. Même si les passionnés ne sont pas les seules cibles, ils sont clairement à la barre de ce très sympathique ouvrage !
Jérémy Coifman.
Commande et informations pratiques sur le site de écrans éditions.