Comme chaque année depuis 1991, le Festival Black Movie de Genève en Suisse, dédié aux cinématographies d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, revient en 2025 avec un beau programme, du 17 au 26 janvier. Regardons de plus près le versant asiatique.
Les nouvelles oeuvres de réalisateurs bien connus et toujours en vogue peuplent la sélection de ce cru 2025. Le film de Hong Sang-soo le plus récent, By the Stream est de la partie. On retrouve également les deux opus finaux de la trilogie documentaire géante Jeunesse de Wang Bing : Jeunesse (Le Retour) et Jeunesse (Les Tourments). Toujours du côté chinois, le dernier Jia Zhang-ke, Caught by the Tides (renommé Les Feux sauvages chez nous) est présenté au public genevois.
Outre ces films de réalisateurs chevronnés, le festival réserve une belle place à des films asiatiques récents de tous horizons et de cinéastes jeunes ou moins diffusés. Le film kazakh Dad Croaked on Saturday de Zaka Abdkrakhmova, un coming-of-age « cathartique », est un première fiction réalisée par une cinéaste habituée aux documentaires. Don’t Cry, Butterfly de Duong Dieu Linh est un conte fantastique vietnamien autour du mariage. Kamay de Ilyas Yourish et Shahrokh Bikaran est une œuvre politique centrée sur les Hazaras, peuple opprimé de l’Afghanistan. My Stolen Planet de Farahnaz Sharifi est un documentaire iranien, témoignage précieux d’une femme iranienne en particulier et de son histoire dans la grande. The Tenants de Yoon Eunkyoung est une fiction en noir et blanc à l’esthétique léchée, stylisation de la thématique du logement en Corée. The Missing de Carl Joseph E. Papa est un long-métrage d’animation en rotoscopie philippin qui met en scène un garçon n’ayant pas de bouche. The Height of the Coconut Trees est un film japonais du réalisateur chinois Jie Du, où deux couples désunis par la rupture et la mort convoquent leurs fantômes. Deux documentaires chinois indépendants seront projetés : Mistress Dispeller d’Elizabeth Lo, ou la dissection d’un couple dont le mari est infidèle vient l’intervention d’une « arrangeuse » de mariage ; et Republic de Jin Jiang, qui suit un marginal chinois ayant déclaré que son logement était une république.
D’autres films récents, mieux connus chez nous, sont présents dans la grille : le film vietnamien Viet and Nam de Truong Minh Quy, projeté dans nos salles l’automne dernier, et l’indien Sister Midnight de Karan Kandhari, passé par la Quinzaine de Cannes 2024.
Deux films japonais interviennent dans la section « évasion » centrée sur les déplacements humains : les cultes La Ballade de Narayama d’Imamura Shohei et Antartica de Kurahara Kureyoshi. Cinq autres films japonais forment une anthologie dédiée à l’acteur Fuji Tatsuya : L’Empire des sens d’Oshima Nagisa, P.P. Rider de Somai Shinji, Bright Future (intitulé Jellyfish en France) de Kurosawa Kiyoshi, Los Olbos del Este de Carlos Quintela (co-production cubaine) et Great Absence de Chika-ura Kei. Enfin, un double programme nocturne propose aux spectateurs une plongée dans le cinéma d’exploitation indonésien, avec le film d’horreur Sundelbolong de Sisworo Gautama Putra et un documentaire revenant sur la vie de son actrice culte Suzzanna, intitulé Suzzanna: The Queen of Black Magic, réalisé par David Gregory.
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Maxime Bauer.