Netflix – The Silenced de Lee Hae-young : De belles images

Posté le 1 octobre 2016 par

Lee Hae-young, pour son deuxième film, choisit de baser son action dans un pensionnat pour jeunes filles, situé au sein d’une forêt que n’aurait pas renié Guillermo del Toro. Sa disponibilité sur Netflix permet ainsi de découvrir The Silenced, film fantastique flirtant entre l’onirisme, l’histoire de fantômes et la réalité crue, mais déviant finalement vers une direction des plus surprenante.

Réalisé en 2015, The Silenced commence plutôt bien : images magnifiques, réalisation à l’esthétique renversante, et le couvent, ainsi que la campagne désolée alentour, possèdent une véritable personnalité. C’est donc plein d’espoir que le spectateur peut suivre l’histoire de sa jeune héroïne, abandonnée en ces lieux. Certes, le réalisateur et les scénaristes (ils sont trois) situent clairement l’endroit où se déroule l’action, et positionnent une date précise (1938), mais pour autant, le spectateur a l’air de voir évoluer ces jeunes filles hors du temps, dans une sorte de conte de fées, une école perdue, oubliée, où pour motiver les jeunes filles à prendre leur traitement et à obéir aux règles, on leur fait miroiter une visite à Tokyo, sorte d’utopie que personne ne peut atteindre.

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Le réalisateur déroule une histoire calme, lente, en laissant de jeunes actrices absolument formidables essayer de survivre dans ce microcosme rythmé par les cours et les méchancetés de l’une ou l’autre. Rapidement, le spectateur comprend qu’il se passe des choses étranges ici, avec des adolescentes qui disparaissent et d’autres petites choses sinistres. L’école est-elle hantée ? C’est ce que sous-entend Lee Hae-young avec quelques jump-scare ultra prévisibles.

Et rapidement, The Silenced s’enlise dans une histoire lente et pas forcément très intéressante, utilisant quelques grosses ficelles pour réveiller le spectateur. Plutôt que de s’appuyer sur l’onirisme et ainsi tutoyer Del Toro, il préfère ainsi nous faire penser au film de J-horror lambda, au sein d’un rythme flirtant tellement près de l’ennui qu’il y plonge régulièrement.

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The Silenced déploie quelques éléments de réponse durant son déroulement, mais s’accélère violemment dans sa dernière demi-heure, qui envoie le film hors de son déroulement si lent, mais plongeant violemment dans le grotesque le plus faramineux. Les personnages adultes, qui semblaient archétypaux, deviennent caricaturaux au dernier degré, et Lee Hae-young, se croyant dans The Avengers, déploie des séquences d’action ridicules, avec notamment une adolescente arrachant des portes pour les jeter sur de vils soldats qui se font massacrer.

Là, forcément, le spectateur se réveille, mais pour découvrir des révélations navrantes de n’importe quoi, et surtout, des séquences d’action dignes d’un film de super-héros mais qui ne tiennent pas la route en terme de crédibilité ou de mise en scène. Le réalisateur, en voulant surprendre et changer le genre de son film, se prend ainsi les pieds dans le tapis, livrant une résolution qui se révèle tout simplement ridicule.

Yannik Vanesse.

The Silenced de Lee Hae-young. Corée du Sud. 2015. Disponible sur Netflix.

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