Petit florilège hebdomadaire des sorties ciné du mercredi 3 avril. Par Jérémy Coifman.
Encore une fois, la réalisatrice Anne Fontaine nous emmène dans un univers trouble avec Perfect Mothers, narrant l’histoire d’amitié entre deux femmes éprise chacune du fils de l’autre. On ressent bien les thèmes chers à la cinéaste et la fièvre qui anime son cinéma. Pour ce film, deux têtes d’affiches imposantes, Naomi Watts (qu’on connait très bonne dans ce registre, notamment avec l’inoubliable Mulholland Drive de David Lynch), Robin Wright et des réactions pour le moins outrées d’une certaine critique américaine et du public, lors du festival de Sundance où le film avait été projeté. Un projet sulfureux donc, on n’en attendait pas moins d’Anne Fontaine.
Première incursion hollywoodienne pour Niels Arden Oplev, réalisateur de Millénium, les hommes qui n’aimaient pas les femmes, premier volet de l’adaptation suédo-danoise des romans de Stieg Larsson. On rappelle la sublime Noomi Rapace qui officiait déjà dans la trilogie entamée par le réalisateur et on ajoute Colin Farrell, qui ne chôme décidément pas (7 Psychopathes est sorti sur nos écrans le 30 janvier dernier et le bougre a encore 4 autres projets cette année). Dead Man Down mêle les éléments du thriller, du film noir du revenge movie et du film d’action, pour le plaisir de l’aficionado de la série B tendue comme une corde de violon. On n’attend vraiment pas le grand film, mais pourquoi pas la petite surprise qui fait plaisir, le petit polar nerveux qui enchante. A suivre.
Une année sans un film (ou deux) de Steven Soderbergh? Impossible ! Enfin si, le bonhomme ayant déclaré qu’il arrêtait le cinéma après son Ma vie avec Liberace qui s’annonce sous les meilleurs auspices. Cinéaste insaisissable, palme d’or à Cannes pour son premier film (Sexe, Mensonge et Vidéo), Soderbergh continue de faire le cinéma qu’il a envie de faire à un rythme effréné, du plus ambitieux (son biopic sur le Che) au plus mineur (son récent Piégée). Avec Effets Secondaires, il embarque Channing Tatum, Catherine Zeta-Jones, Rooney Mara, et Jude Law dans un polar aux accents hitchcockiens. C’est l’une des dernières fois qu’on pourra apprécier un film de Steven Soderbergh au cinéma, alors on ne boude pas notre plaisir !
La comédie romantique a le vent en poupe en France. Après 20 ans d’écart,avec l’impeccable Pierre Niney et Virginie Efira c’est au tour de Nicolas Bedos (qui poursuit sa carrière cinématographique entamée en 2010) et Ludivine Sagnier de s’aimer sous la caméra d’Alexandre Castagnetti, réalisateur qui se traîne une petite casserole (l’immonde L’incruste avec Titoff, c’est lui !) et une incursion télévisuelle plus réussie avec Les Invincibles. On sait bien comment ces romances finissent, mais rien ne nous empêche d’y prendre du plaisir, si le savoir-faire est suffisant. Amour et Turbulences aura-t-il le même succès que 20 ans d’écart avec plus ou moins la même recette ? A voir. On compte sur le couple vedette pour insuffler le charme et l’alchimie nécessaires, souvent clés de la réussite ou non d’une entreprise de ce genre.
Il lui aura fallu attendre d’entrer dans ses 70 printemps pour que l’immense Dustin Hoffman se décide à réaliser un long métrage. Mieux vaut tard que jamais. Quartet de par ses acteurs et son sujet (une comédie du troisième âge, dirons-nous) rappelle fortement Indian Palace de John Madden sorti l’année dernière. On voit déjà la comédie teintée d’amertume, la réflexion sur le vieillissement et ses conséquences. Le casting est composé d’acteur anglais de renom (Maggie Smith, Billy Connolly, entre autres) et le nom du réalisateur pourrait suffire à cette comédie pour trouver son public. En l’état, on sent le film un peu plat et consensuel, à l’esprit British « rafraîchissant ». Dustin, s’il te plaît, prouve moi que j’ai tort d’avoir des préjugés!
La semaine prochaine, on revient aux affaires, avec Kim Ki-Duk ! D’ici là, bonne toile !
Jérémy Coifman.