Après le bilan d’une belle année 2011 pour le cinéma asiatique (pour rappel, notre Top 10 eastasien est disponible ici !), place aux films attendus par la rédaction en ce début d’année !
The Viral Factor de Dante Lam. Par Maitre Shifu.
Un des films que j’attends avec impatience en 2012, c’est surtout The Viral Factor de Dante Lam. Pourquoi ? D’une part, l’an passé, l’action et le polar HK se sont faits bien rares sur nos écrans, et de l’autre, si Dante Lam n’a jamais été très subtil dans ses scénarios (le pathos de Fire of conscience par exemple), ses scènes d’action déménagent. Hors ici, l’action est non seulement au cœur du film mais surtout promet d’être explosive : tanks, artillerie, bombardements, batailles urbaines. Enfin, le projet en lui-même titille ma curiosité car le tournage en plus d’Hong Kong s’est passé en Jordanie et à Singapour.
Bref, un film ambitieux qui, j’espère, tiendra toutes ses promesses ! À surveiller donc !
RoboGeisha de Iguchi Noboru, par Yannik Vanesse.
Si Sushi Typhoon, une maison de production japonaise que l’on ne présente plus, c’est fait la porte parole du bon gout et du sens de la modération, ce ne sont pas les seuls. Tokyo Gore Police et Vampire Girl Versus Frankenstein Girl débordent aussi de séquences complètement folles, où les créatures les plus improbables font couler des torrents d’hémoglobines. Difficile d’oublier les femmes-escargot, crocodiles ou chaises de Tokyo Gore Police. Ce genre de film ne laisse jamais indifférent, et provoque engouement ou dégoût, selon les cas. Ayant été transporté de plaisir devant ces films, j’attends avec une grande impatience la prochaine folie typiquement japonaise, RoboGeisha.
Ce titre recèle tout un programme : des Geishas robotisées (y compris une version Transformers) se coupant en rondelles dans des séquences toutes plus improbables les unes que les autres.
In Another Country de Hong Sang-soo, par Victor Lopez.
2010 et 2011 furent d’excellentes années pour le plus rohmerien des cinéastes coréens (même s’il est certainement plus proche de la malice et de l’ironie d’un Resnais, mais c’est là un autre débat…) : un prix à Cannes (Ha Ha Ha à la Quinzaine des réalisateurs), une intégrale à la Cinémathèque et une fréquence de tournage qui donne le tournis. Et il n’y a pas de raison pour que ça s’arrête : alors que le très sympathique The Day He Arrives arrive en début d’année sur nos écrans, Isabelle Huppert revient du pays du matin calme où elle a achevé In Another Country. Les premiers échos du film évoquent un film à sketches, dans la lignée d’Oki’s Movie, avec des acteurs récurrents dans des situations différentes (l’actrice française joue ainsi trois rôles, en anglais). À noter aussi que notre aventurière a aussi fait une escale aux Philippines, où elle a interprété une otage du groupe Abu Sayyaf pour Brillante Mendoza dans Captive. De quoi rappeler qu’en plus de l’héroïne bourgeoise et chabrolienne à laquelle on l’identifie naturellement, l’actrice a toujours aimé les expériences extrêmes avec des cinéastes de tous les coins du globe, de Cimino à Haneke en passant par Rithy Panh.
Les Johnny To par Anel Dragic.
Pour ma part, j’étais parti sur The Viral Factor de Dante Lam, mais ce cher Maitre Shifu m’a volé mon attente 2012 (qui soit dit en passant risque fort de finir en pétard mouillé comme tous les films de Dante Lam qui suscitent plus de plaisir lors du trailer qu’une fois face au film). Du coup j’ai réfléchi deux minutes (pas plus !) et je me suis dit qu’à part The Great Magician de Derek Yee et le Monkey King de Wilson Yip qui attisent ma curiosité (m’enfin je dors très bien la nuit hein), il n’y a que Johnnie To qui continue à véritablement m’intéresser dans le paysage hongkongais actuel. Je vais être franc, je parle en tant que fanboy, parce qu’objectivement Vengeance et Don’t Go Breaking My Heart, c’est pas des films que je regarderais en boucle. Mais voilà, les productions Milky Way, même quand c’est du bas de panier ou de la romance lourdingue, je ne crache pas dessus. Alors au programme pour 2012… Attendez un instant. Je m’avance un peu. Avec Johnnie To, peut-on vraiment attendre qu’un film qu’il vient de commencer va sortir durant l’année ?
À priori, là ça devrait être possible. Romancing in Thin Air déjà, co-réalisé avec Wai Ka Fai (qui prouve film après film que Too Many Ways to Be Number One était un accident de parcours et qu’en réalité le type est mauvais). On y verra Louis Koo tomber amoureux de Sammi Cheng qui a pris du double menton. Le film sort en janvier à HK, donc pas de sortie susceptible en 2018. Drug War ensuite, pour celles et ceux qui préfèrent les polars. Johnnie succombe enfin aux avances des productions mainland. Le résultat, on demande à voir, mais on peut penser que les investisseurs mandarins de la Hai Run Movies le pousseront à terminer son film dans les temps ! Et pour finir, Blind Detective, qui réunit Sammi Cheng et Andy Lau… ça devrait plaisir aux fans de Needing You, Love on a Diet et Yesterday Once More ! Pas de date annoncée, mais les romances ne sont pas un genre dans lequel Johnnie peut passer trois ans sur un film. Bon ben, en fait, le Motorway de Soi Cheang produit par la Milky Way semble beaucoup plus alléchant que tout ça…
Like Someone in love de Abbas Kiarostami, par Victor lopez.
Apparemment, Abbas Kiarostami n’a pas envie de retourner en Iran, et au vu du sort de son compatriote Jafar Panahi, condamné à 6 ans de prison et une interdiction de réaliser des films pendant 20 ans pour avoir filmé une manifestation, on le comprend. Après l’Italie, le réalisateur du sublime Goût de la cerise continue donc de faire son globe-trotter, et vient d’annoncer sa prochaine escale cinématographique : le Japon. Il en profitera pour y évoquer l’enjo kosai à travers le portrait d’Akiko, qui se prostitue pour payer ses études et qui va ainsi faire la connaissance d’un vieil universitaire. On fait confiance au cinéaste de Ten pour tirer un portrait sensible de la jeune fille japonaise. Notre curiosité à voir Kiarostami filmer le Japon est aiguisée par la présence de Miyazaki Aoi dans le rôle d’Akiko : l’actrice du manga-live Nana (vue aussi, il est vrai, chez Aoyama) dans un film de Kiarostami, on a hâte de voir ça ! (Aux dernières nouvelles, c’est finalement Takanashi Rin qui incarne Akiko – soupirs…)
Le film est produit par MK2 et Eurospace et le tournage a commencé entre Yokohama et Tokyo et s’étale sur une durée de huit mois.
I Wish de Kore-Eda Hirokazu, par Jérémy Coifman.
S’il y a bien un film qui me fait saliver en cette année de fin du monde, c’est bien le nouveau film de Kore-Eda Hirokazu, qui revient sur les écrans français après trois années d’absence. Après les superbes Nobody Knows et Still Walking, le réalisateur continue d’explorer la famille japonaise et le monde de l’enfance avec I Wish. Comme pour Nobody Knows, Kore-eda épousera le point de vue d’enfants, ce qui nous promet, s’il traite le sujet avec sa sensibilité habituelle, de grands moments de cinéma. La critique bientôt sur East Asia !
Bonus 1
The Expendables 2 de Simon West, par Yannik Vanesse.
Avec The Expendables, Sylvester Stallone avait offert à ses fans un festival bourrin et décomplexé, une série B sortie tout droit des années 80. Mais, surtout, il nous avait offert un casting absolument hallucinant, et des séquences d’action assez phénoménales. À ce titre, le duel entre Dolph Lundgren et Jet Li était un grand moment. Pour sa suite, il cède la place à Simon West, le réalisateur de Tomb Rider, mais scénarise le film (et continue à jouer dedans). Le film voit aussi son casting grossir, accueillant en son sein le grand Jean-Claude Van Damme, et surtout Chuck Norris, qui revient enfin au cinéma. Jet Li est toujours présent dans ce métrage, et il faut bien admettre que le rôle que lui a offert Stallone est le meilleur qu’il ait jamais eu dans un film hollywoodien, et le redécouvrir, entouré de Stallone, JCVD et Chuck Norris est on ne peut plus alléchant !
Bonus 2 : The Grandmasters
Lire ici 5 bonnes raisons d’attendre The Grangmasters de Wong Kar-Wai !