The Cat de Byeon Seung-wook (Preview)

Posté le 8 décembre 2011 par

Fini de ronronner et de regarder votre chat mielleusement, cette petite boule de poils tant adorable. Désormais, les félins deviennent vos ennemis. Alors qu’ils sont dans vos foyers, dans le cœur de vos proches, dans vos rues sombres la nuit, ils prennent leur vengeance sur l’homme. Que l’horreur commence… ou pas ! Par Kit Silencer.


 

 

Les films d’horreur coréens ont rarement eu de succès. Les quelques titres sortis en France reflètent parfaitement ce genre maîtrisé techniquement, mais si faible au niveau du scénario, malgré quelques exceptions comme l’éprouvant 2 Sœurs ou encore Memento Mori et Phone (tous datant entre 2002 ou 2003). Alors que le cinéma japonais et thaïlandais sont bien mieux implantés dans nos dvdthèques avec des films plus marquants, l’épouvante coréenne stagne et nous sort son lots de films sans âmes malgré leurs bonnes idées et The Cat en fait malheureusement partie…

So-hee est une jeune employée dans une animalerie. Petit à petit, d’étranges visions viennent perturber son quotidien et de nombreuses personnes de son entourage meurent dans d’étranges circonstances.

On ne va pas vous mentir, il s’agit bien d’un énième fantôme vengeur, qui fera des apparitions surprenantes et laissera d’angoissantes expressions sur le visage de ses victimes, bref du vu et du revu, c’est bien dommage car il y avait de la matière…

Chat !! A toi !

Utiliser les chats comme moteur de terreur est excellente idée en elle-même.  Le procédé a été déjà vu dans de nombreux bis américains comme Cat’s : Les tueurs d’hommes ou Le Clandestin, ainsi que dans le cinéma asiatique avec le psychédélique et non moins culte Hausu de Ohbayashi Nobuhiko. Tous ces films jouent un certain décalage sans provoquer de grandes terreurs, alors qu’ici, certaines scènes où les chats sont présents angoissent. En effet, ces rôdeurs nyctalopes ont su s’implanter dans nos appartements, et, par l’abandon des humains, dans nos rues et squares. Le chat est devenu, d’un côté, le gardien des lieux abandonnés et des décharges, traqué par la SPA ou d’autres organismes pour s’en débarrasser  et nous laisser vivre tranquillement, et, d’un autre côté, un compagnon de luxe, un objet de culte, et ce depuis des millénaires. Et maintenant, dans notre nonchalance contemporaine, il est une sorte d’accessoire, que l’on grime et maquille pour l’assortir à notre identité factice et visuelle. Et le chat dans l’histoire ? Comme tous les animaux, il n’a pas vraiment son mot à dire et il subit. Dans The Cat, tous ces aspects sont abordés : le grimage, l’abandon, l’errance ou encore l’animal-objet. Mais au lieu d’utiliser la subtilité de l’animal, le réalisateur se contenter d’actionner toutes les grosses ficelles du fantôme asiatique traditionnel. Vraiment dommage…

Minou, minou, minou….

Comme on le disait plus haut, les cinéastes coréens sont très bons techniciens et ce film n’échappe pas à la règle. Mais de belles images ne font pas tout. Le fantôme apparaît dès les premières minutes, ne laissant aucun suspense se mettre en place. Puis, dans une minutie sans failles, alternent scènes choc et scènes plates. La bande-son se montre complètement inutile, utilisée lourdement pour appuyer des scènes convenues à l’avance. Reste une fin touchante qui rappellera à beaucoup l’excellent Dark Water de Nakata Hideo. D’ailleurs, dommage que Byeon Seung-wook ne se serve pas de cette référence pour essayer de donner de la consistance aux chats comme Nakata l’a fait avec l’eau. On pense surtout à Into the Mirror qui avait exactement les mêmes défauts alors qu’il avait lui aussi un grand potentiel. De plus, le film est mené par un personnage atteint de  claustrophobie, alors que l’on s’attend justement, à un jeu sur cette maladie, ces moments semblent très vains, tout comme l’aménagement de l’appartement de l’héroïne sans aucune porte… Beaucoup d’idées et une déception aussi grande.

Elle a oublié de changer la litière…

Il s’agit du second film de Byeon Seung-wook, 5 ans après le très moyen Solace. Ce scénariste / réalisateur rencontre les mêmes problèmes que dans son précédent longs-métrage : un scénario convenu malgré une idée intéressante, une belle image pour mise en scène boiteuse… Bref, des œuvres intéressantes sur le papier mais très communes au final.

Niveau casting, il s’agit du premier rôle au cinéma pour Park Min-yeong, plus habituée au drama dont elle garde une certaine sensibilité. Premier rôle réussi car malgré sa présence légère, elle arrive à ne pas surjouer, à garder une certaine retenue sur son rôle menant habituellement à l’hystérique stupide de base. Accompagné par Kim Dong-wuk, vu dernièrement dans Happy Killers, pour un second rôle moyen, un jeune flic coréen typique, un peu paumé, un peu nonchalant avec la réactivité d’une huître. Coup de cœur pour Kim Ye-ron, cette toute jeune actrice dans le rôle du ghost revanchard, nous confirmant que les enfants coréens sont terrifiants (rappelez-vous The Phone ou encore The Red Shoes).

Je veux un câlin. Maintenant !

Un film qui plaira aux amateurs de frissons faciles, mais pour ceux qui sont à la recherche de l’angoisse ultime qui vous compresse le cœur, passez votre chemin, ce film vous ennuiera probablement…

Kit Silencer.

Verdict :

Sortie dans les salles coréennes : le 7 Juillet 2011.

Le film sera édité prochainement en France en vidéo par Elephant Films

Note : 2 sur 5

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5 commentaires pour “The Cat de Byeon Seung-wook (Preview)”

  1. le chat est utilisé comme dans un kaibyo eiga ou juste comme un animal tueur basique (qui aurait pu etre remplacé par un croco, un rat géant ailé ou une amibe) ?

  2. ça m’a l’air d’être un pitch plus contemporain.
    En passant, un pitch sur les chats maléfiques dans le cinoche coréen (inspiré de leur modèle nippon j’ai l’impression, vu que les chinois touchait pas trop au genre ..): http://www.koreanfilm.org/tom/?p=2834

  3. Je demandais comme ça. Me doute bien que c’est du moderne, mais c’était histoire de replacer la discussion sur un terrain antérieur et un peu plus inspirant que « le chat méchant c’est courant, regardez du bis américain » (une vraie question au delà de la moquerie à peu de frais : dans le livre sur la J-horror où l’auteur pense que Lovecraft a inspiré la vague post ring, parle t’il du Kaibyo eiga ?)
    Je crois que chez chez Pierre qu’on avait déjà causé de cette vague de supernatural cats, à je ne sais plus quelle occasion.

  4. « Le Clandestin » est au-delà du cinéma bis : on nage dans le Z jouissif, le sommet du nanar.

  5. Je ne connais de loin pas toutes les références de ce cher Kit ^^
    Mais personnellement j’ai beaucoup apprécié ce film. Ok on est loin d’un Ring. Je suis d’accord sur le fait que ce film ne va pas nous faire mourir d’une crise cardiaque dans le niveau « terreur ». Mais ce que j’ai aussi beaucoup aimé c’est qu’il y a une vraie histoire… et surtout compréhensible. Pas un truc qui n’a ni queue ni tête et qu’à la fin on se retrouve comme ça O_O en se disant « hein?!, Quoi?!, Rien compris! » Parce que je sais pas pour vous, mais moi c’est vraiment le truc qui horripile dans les films d’horreur. Quand il n’y a aucune histoire et surtout que la fin ne veut rien dire. Pas qu’il y ait multiple fin possible, non. Juste que la fin est bâclé… ça fiche en l’air le tout.
    Là c’est pas le cas… la petite histoire de fin m’a émue. C’est peut-être pas le but pour un film d’horreur, je ne m’y attendait pas j’avoue. Mais ça ne m’a nullement dérangé, au contraire.
    Je me devais de mettre mon petit avis perso 😛

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