Udine 2011 – Prologue : FORZA ITALIA !!

Posté le 2 avril 2011 par

Et c’est reparti pour un tour, 13e édition de ce qui est aujourd’hui devenu le plus gros festival asiatique en Europe avec plus de 55.000 entrées (justifiées et avérées) en 2010 et un taux de progression en constante évolution. Par Bastian Meiressone.

 Au programme : 87 films (longs) en provenance de douze pays avec deux rétrospectives hallucinantes. La première, “Asia laughs”, porte sur “la comédie asiatique” et constitue le second volet après celle, il y a quelques années, consacrée à la “comédie musicale”. Cinq longues années auront été nécessaires à l’équipe pour réunir la vingtaine de films en provenance de pays aussi variés que Hong Kong, Singapour, Taïwan, la Chine, le Japon, les Philippines ou encore la Corée et en couvrant une période de plus de 50 ans, depuis Labors’ love, film chinois de Zhang Shi-chuang de… 1922 (!!!) jusqu’à l’extraordinaire Pedicab Driver de Sammo Hung de 1989.
Michael hui

 

Le festival remettra également un prix pour l’ensemble de sa carrière à Michael Hui, légende de la comédie hongkongaise des années 70 et 80 et mentor avoué de Stephen Chow et de toute une flopée de comiques dans la foulée. L’important travail de défrichage de l’équipe d’Udine aura également contribué à “ressusciter” Segawa Masaharu, réalisateur célèbre pour ses comédies durant les années 70’s et curieusement oublié depuis.

L’autre rétrospective porte sur le genre du “pinku eiga”. Après celle présentée en 2002 de huit films contemporains, le festival a tenu cette fois à rendre hommage à Asakura Daisuke. Héritière légitime des studios de la Kokuei de son père, elle est célèbre pour avoir produit une série de films aujourd’hui considérés comme “cultes” et pour avoir donné naissance à une armada de jeunes réalisateurs officiant mondialement connus comme Zeze Takahisa. Outre les pinku classiques Lunch Box d’Imaoka Shinji ou High Noon Ripper de Takita Yojiro (réalisateur de l’oscarisé Departures), on guettera Lead Tombstone, film méconnu de Wakamatsu Koji de 1964, Inflatable sex doll of the wastelands, seconde réalisation de Yamatoya Atsushi, scénariste de La Marque du tueur de Suzuki Seijun, ou encore Blue Sky, second long de Zeze Takahisa, primé cette année pour son film-fleuve de près de 5 heures, Heaven’s Story). Une belle preuve en tout cas, que l’on peut associer “rétrospective” avec (re)découverte sans diffuser des titres sortis il y a deux / trois ans et largement disponibles, comme certains autres festivals du même genre…

Coté avant-première, Udine présente en première mondiale Rakenrol, comédie musicale ultra attendue du jeune prodige Quark Henares, mais également les premières internationales The showdown du coréen Park Hoon-jun, Punished du hongkongais Law Wing-cheon et du film d’horreur Seru du malaisien Woo Ming-jin, pourtant plus connu pour ses films d’auteur posé comme Woman on fire looks for water ou Tiger Factory. Parmi les films les plus attendus, The lost bladesman du tandem Alan Mak et Felix Chong à l’origine de la franchise Infernal Affairs avec Donnie Yen dans le rôle principal, What women want, remake hongkongais du film ricain Ce que veulent les femmes avec Andy Lau dans le rôle de Mel Gibson, Don’t go breaking my heart, incursion dans le cinéma commercial chinois de Johnnie To ; Underwater Love comédie musicale pinku shootée par Chris Doyle, chef-opérateur de Wong Kar-wai ; Yakuza Weapon, dernière folie de Sakaguchi Tak (l’acteur principal de Versus) et Yamaguchi Yudai (Meatball Machine) ou encore Bangkok Knockout du thaïlandais Panna Rittikrai avec toute l’équipe de Born to fight.

En plus des projections de films, de nombreuses animations et événements spéciaux viendront divertir le spectateur en manque de sensations fortes ou capable d’enchaîner 24 heures à la suite sans flancher. L’illustrateur et mangaka Yuichi Yokoyama expose les planches d’une création spécialement créée pour le festival, tandis que le muscien Dario Elia viendra présenter le travail de Toru Takemitsu, compositeur de plus d’une centaine de films japonais jusqu’en 1996. Le premier week-end, le centre-ville d’Udine abritera une vingtaine de stands vendant des produits en relation avec l’Asie, tandis qu’un groupe de jazz viendra interpréter les thèmes musicaux les plus connus de l’ensemble des films asiatiques présentés au cours des éditions passées du Far East Festival et que des adeptes du cosplay défileront toute la journée dans les rues piétonnes… Le soir et la nuit, des nombreux concerts en lien avec le festival seront organisés un peu partout en ville, tandis que le festival organise plusieurs soirées animées par des DJs venus d’un peu partout de la planète pour mettre le feu sur les pistes et tenter de faire oublier que le lendemain, c’est reparti pour une journée de projection dès 9 heures du matin…

Udine

 

Bref, si vous n’avez plus de mes nouvelles d’ici la fin du festival, c’est que je serai mort d’une overdose d’adrénaline, que je me serai foulé la rétine à force d’avoir regardé des films ou que je me serai enflammé sur une piste de danse…

La suite : demain !

Bastian Meiresonne.

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