Kim Ki-duk est de retour avec une œuvre intimiste, dans laquelle il se dévoile et raconte sa vie et son art avec force et humilité. Arirang est le premier vrai choc émotionnel et esthétique de cannes 2011 ! Par Victor Lopez.
En France, il est normal pour un réalisateur de passer plusieurs années sans faire de film. En Corée, quand un cinéaste qui a l’habitude de faire deux films par ans ne donne plus signes de vie pendant trois ans, c’est qu’il y a un sérieux problème. Entre 2008 et 2011, Kim Ki-duk n’a pas touché une caméra, avant de décider de prendre un petit appareil pour expliquer cette absence. Reclus dans un village isolé, vivant en Hermite coupé de tout, il se demande comment il est arrivé là, lui, le cinéaste international…
Arirang revient donc sur la disparition de Kim Ki-duk, qui l’explique sincèrement. Mais il s’agit au final d’un enjeu accidentel du film, qui tourne autour du repositionnement du cinéma et de la création par rapport à la vie. Rien que ça ! Le cinéaste prend un appareil photo, se cadre tout seul monologuant pendant quelques jours de la manière la plus simple du monde, et arrive à faire une œuvre aussi passionnante qu’ambitieuse ! Il filme son chat, sa machine à café, son ombre qui lui pose quelques questions, et il parvient à transformer son journal intime en drame universel, tout comme sa vanité est métamorphosé par sa sincérité en humilité.
Pur et simple, le film n’est cependant pas aussi aride qu’on peut le penser aux premiers abords. Grâce à quelques trouvailles géniales, l’exercice de style devient jeu, et les recherches conceptuelles se font énigmes abyssales, quand ce n’est pas un humour et une ironie subtile qui vient recouvrir l’ensemble.
Victor Lopez.
Verdict :