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Jin-Roh, la brigade des loups marque pour Oshii Mamoru un retour au fil rouge qui irrigue sa carrière, la saga Kerberos. Il s’y intéresse aux Kerberos Panzer Corps, une unité de soldat en armure dans un Japon futuriste totalitaire. Oshii développa cet univers dès ses débuts et sur différents supports : deux films live expérimentaux avec The Red Spectacles (1987) et Stray Dog Kerberos Panzer Cops (1991) et le manga Kerberos Panzer Cop publié entre 1988 et 2000. Jin-Roh était justement supposé adapter le premier volume du manga en film d’animation mais Oshii est débordé par le tournage de l’œuvre qui le consacrera à l’international, le classique cyberpunk Ghost in the Shell (1995). Il décide donc de confier le projet au jeune Okiura Hiroyuki, son très doué directeur d’animation sur Ghost in the Shell. Okiura, flatté, n’accepte la proposition qu’à condition de pouvoir réécrire le scénario et l’imprégner de sa sensibilité. L’un des changements majeurs sera donc l’histoire d’amour qui amène une tonalité différente à l’univers tortueux de Oshii Mamoru.
Après la découverte cette année du remarquable Have a Nice Day, SHe est l’occasion de découvrir un autre versant de l’animation indépendante chinoise. C’est le canal idéal pour les œuvres « à message » de cette animation chinoise, les moyens limités stimulant l’imagination et le propos de ses créateurs. Il s’agit là du premier long-métrage de Zhou Shengwei après une série de courts remarqués et se caractérisant par leur sens de la dérision et de l’absurde. On retrouve de cela dans SHe, projeté à L’Étrange Festival, à travers un environnement oppressant et un propos captivant animé en stop-motion.
Au cours de la production de Tel père, tel fils (2013), Kore-eda Hirokazu a eu l’occasion d’échanger avec le responsable juridique du film qui lui affirma que le tribunal n’était pas le lieu où se décidait la vérité. Cette opinion le fascina au point d’envisager d’y consacrer un film, ce qui se concrétise donc avec le drame judiciaire The Third Murder. A première vue, ce film détonne avec les drames familiaux sensibles qui ont fait sa renommée mais les méandres du récit révéleront la profonde cohérence que le réalisateur entretient avec le reste de son œuvre.
Anatahan où quand un génie hollywoodien s'épanouit dans une production indépendante japonaise. Josef von Sternberg signe un film à la fois détonant et emblématique de son œuvre qui ressort en salles, en copie restaurée, le 5 septembre, dans le cadre de Japonismes 2018.
Après son passage en festival (Festival du Cinéma Chinois en France - FCCF ; Annecy), Big Fish & Begonia est disponible sur Netflix. On peut le dire : le cinéma d'animation chinois trouve ses lettres de noblesse avec cette oeuvre envoûtante.
Après La Femme insecte et La Ballade de Narayama, les ressorties en salles en version restaurée d'Imamura se poursuivent avec ce beau conte primitif, Le Profond désir des dieux.