BIFFF 2016 – The Phone, de Kim Bong-joo : Thriller fantastique entre passé et présent

Posté le 30 avril 2016 par

Comme toujours, le Brussels International Fantastic Film Festival sait mettre en avant un certain nombre de thrillers coréens. Pour sa 34ème édition, il était possible de découvrir The Phone, se démarquant des thrillers habituels par son ajout d’une grosse dose de fantastique. Sélectionné en compétition internationale, il a reçu, ex-æquo avec Seoul Station, le corbeau d’argent.

Dong-ho est un très bon avocat, qui n’est pas attiré par le fait de rentrer chez lui retrouver sa femme et sa fille. Il préfère boire avec ses collègues et rentrer fin saoul au milieu de la nuit. Lors d’une de ses beuveries, sa femme, restée sagement à la maison, est assassinée. Un an plus tard, notre héros toujours traumatisé par le décès de sa moitié et pestant contre le manque d’indices permettant d’arrêter le coupable, reçoit un coup de téléphone. Voyant le numéro de sa femme décédée s’afficher, il est fou de rage, croyant à un canular de mauvais goût. Mais il se rend rapidement à l’évidence : pour une raison étrange, la femme qu’il aime l’appelle du passé. Et pas de n’importe quelle date, puisqu’il sait qu’elle va mourir ce jour-là. Il réalise alors qu’il peut changer ce qui s’est produit et faire en sorte que sa femme ne se fasse jamais tuer.

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Difficile de ne pas penser à Fréquence interdite face à ce pitch et au déroulement de The Phone, qui se révèle ainsi assez prévisible. L’enquête du meurtre de sa femme n’ayant pas beaucoup avancé, notre héros ne sait pas grand chose, mais fait en sorte d’éviter que les circonstances soient propices au meurtre. Et, en s’évertuant à changer les événements, il va déclencher toute une série de dominos. Il va comprendre, tout doucement, pourquoi sa femme est menacée. Il va voir dans le présent les répercussions des actes de sa moitié dans ce passé auquel il a accès grâce à ses coups de fil. Tout d’abord, la bosse que la jeune femme avait faite sur la voiture va se déplacer, mais plus il changera de choses, plus le présent va se révéler différent (et seul lui s’en apercevra). Mais bien entendu, il va se faire remarquer par le tueur, qui va s’en prendre à lui, alors que son double du passé continue à poursuivre sa proie.

Oui, The Phone est extrêmement classique. Mais il est aussi d’une redoutable efficacité. Kim Bong-joo évite les dialogues en trop, privilégiant l’action et la tension. Pour cela, le thriller coréen sait être champion, et The Phone ne fait pas exception à la règle. Le spectateur, collé à son siège, assiste à une double course-poursuite (dans le passé et dans le présent) mise en scène avec une redoutable maestria. Les personnages sont attachants, et le tueur délicieusement impitoyable et sadique, mais le scénario sait, avec quelques petites touches, le rendre terriblement humain et tout aussi désespéré que ses proies.

The Phone est une véritable réussite, certes dénuée d’originalité, mais avec une efficacité qu’on aimerait voir plus souvent, et qui mériterait d’arriver sur nos écrans de cinéma. En effet, la tension, toujours présente, explosant lors de plusieurs scènes de violence, de bagarres ou de courses-poursuites superbement chorégraphiées, mais n’oubliant pas de chercher un certain réalisme, font de The Phone une valeur sûre en terme de thrillers fantastiques.

Yannik Vanesse.

The Phone, de Kim Bong-joo (2015). Diffusé lors de la 34ème édition du Brussels International Fantastic Film Festival.

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