Far Away de Kang Je-Kyu (DVD)

Posté le 1 août 2012 par

Aujourd’hui, premier août 2012, sort dans nos rayons DVD Far Away, superproduction coréenne plongeant le spectateur dans le bruit et la fureur de la seconde guerre mondiale. Tiré d’une histoire vraie et réalisé par Kang Je-Kyu, déjà derrière Frères de Sang et Shiri. Par Jérémy Coifman.

Far Away, c’est un peu l’histoire du rouleau compresseur qui ne freine pas avant la fin de son périple. Il écrase tout sur son passage. D’ailleurs, ce fait est déjà dans les esprits avant même le début du film. 25 millions de budget (le plus gros du cinéma coréen), 14 mois de pré-production, 2 ans de préparation à l’étranger, 170 personnes dans l’équipe de production, 156 jours de tournage, un casting international. La production est imposante, le DVD est dans le lecteur, la grosse machine va faire du bruit.

Après plusieurs succès à son actif, Kang Je-Kyu est maintenant reconnu comme un faiseur efficace, qui sait mener des grandes productions, au budget conséquent. On sait également qu’il n’est pas le plus finaud et il va encore nous le prouver. L’histoire qui nous est contée est assez incroyable, tellement elle ne peut qu’être vraie. Bien sûr, pour le bien du mélo, on va encore plus corser les choses, comme si cela était déjà nécessaire.

Far Away est un paradoxe. Sa faiblesse est aussi sa force. Tout est « too much », rien ne nous est épargné. Evidemment, pour commencer, les Japonais sont des êtres exécrables et vicieux, prenant plaisir à torturer et à humilier les gentils Coréens. Kang Je-Kyu nous le rappelle à chaque instant, à coup de pleurs et de ralentis du plus mauvais goût. C’est efficace sur une scène d’exposition, mais quand c’est asséné avec autant de régularité, ça frise la bêtise. Il n’y qu’à voir la scène où Fan BingBing pleure en disant qu’elle aurait voulu tuer plus de Japonais pour s’en convaincre. La corde sensible vibre fortement, sûrement trop. Ce n’est pas juste ce qui arrive aux personnages, c’est la guerre, les choix cornéliens, les violons qui jouent à l’unisson.

Mais là où réside le petit miracle de Far Away, c’est que toute cette surenchère arrive à happer son spectateur. On finit par déguster cette grosse guimauve bien goulument. On déteste les Japonais, les Russes, on est pris dans le feu de l’action, les scènes de batailles sont impressionnantes, on vibre, on est ému. Far Away est un blockbuster réussissant l’exploit d’être à la fois lourdingue et presque irrésistible, si on est dans les bonnes conditions. Parce que Kang sait quand même diriger sa barque et que le duo Jang Dong- Gun et Odagiri Jo a quand même fière allure.

Finalement le long métrage de Kang Je-Kyu a tout du blockbuster hollywoodien dans sa trame ultra balisée, sa sublimation du patriotisme, de la guerre (en n’oubliant pas de dire le contraire quand même). L’ensemble reste très efficace. Pendant les 2h22 du long métrage, on ne s’ennuie jamais. On peut même saluer le fait qu’avec un budget de « seulement » 25 millions de dollars (quand un blockbuster US dépasse presque toujours les 150 millions), le résultat soit visuellement à la hauteur, parfois même impressionnant. On pense à Il faut sauver le soldat Ryan de Spielberg, qui est largement cité. En termes de viscéralité, certaines séquences parviennent presque à égaler le film avec Tom Hanks. C’est presque l’argument majeur de l’œuvre de Kang Je-Kyu. On peut à cet égard regretter que le film ne jouisse pas d’une sortie en salle tant il s’y prêtait. A défaut on va faire péter le Home Cinéma, c’est déjà mieux que rien.

Verdict :


Le DVD :

Les bonus de cette édition DVD sont très pauvres (une version courte du making of et des bandes annonces). Pour de vrais bonus, privilégiez la version Blu-ray, qui risque de faire mal avec sa bande son DTS HD.

Jérémy Coifman.

Far Away de Kang Je-Kyu, disponible en vidéo, édité par Wild Side depuis le 01/08/2012.

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