Okinawa International Movie Festival 2018 – Entretien avec le comique Cookie (Dolmen X)

Posté le 12 mai 2018 par

Après notre critique de la comédie Dolmen X sur le monde des Idols et l’entretien avec son actrice Tamashiro Tina, rencontre avec le comique japonais Cookie qui en compose la musique et y fait une apparition. L’occasion d’évoquer les spécificités de l’humour japonais.

Le public français ne vous connaît pas, est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Je suis au sommet de la pyramide des comédiens japonais. Je suis le roi.

Est-ce que vous pouvez nous parler de votre duo comique Yasei Bakuban, quand et comment s’est-il formé ?

Yasei Bakudan s’est formé il y a 20 ans. La comédie au Japon repose souvent sur des duos c‘est pourquoi j’ai incorporé un acolyte pour nos numéros.

Quel est le rôle de chacun au sein du duo ?

Je suis l’amuseur tandis que mon acolyte est plus sérieux.

Quels sont vos influences comiques ? En acteurs ou comiques télévisés ? En France, nous connaissons Matsumoto Hitoshi, appréciez-vous son humour ?

Oui, si je suis le roi, lui, c’est un dieu !

Nous n’avons pas accès à vos émissions en France, pouvez-vous nous en expliquez le concept ?

Nous arpentons la ville et de temps en temps mettons un doigt dans la bouche d’une Idol. (rires)

Vous avez présenté beaucoup de shows télévisés dont l’actuel est visible sur Amazon Prime. Quelle a été leur évolution globale, quelles en sont les différences ?

Nous avons beaucoup plus de liberté dans notre show sur Amazon qu’à la télévision japonaise où il y a beaucoup de censure. C’est pourquoi nous pouvons nous permettre aujourd’hui de mettre un doigt dans la bouche des Idol.

On ressent un côté très burlesque dans votre humour. Avez-vous des influences occidentales ?

(Difficulté à traduire l’équivalent de burlesque ou splapstick en japonais, nous essayons de lui expliquer à travers des exemples). Qu’est-ce qui vous fait me rapprocher du burlesque exactement ?

Votre façon de bouger, vos expressions, le fait de mettre le doigt dans la bouche des Idols (rires). Il y a une outrance qui peut évoquer les Marx Brothers ou plus près de nous, Jim Carrey…

Jackie Chan est une de mes grandes influences !

Comment avez-vous été amené à produire et composer la musique de Dolmen X ?

Ils ont fait appel à moi car je compose une musique étrange qui collait bien à l’histoire.

Aviez-vous lu le manga de Yuna Takagi ?

Non je ne l’avais pas lu. Mais le sujet des coulisses du monde des Idol m’intéressait, la manière dont ce genre de groupe devient un phénomène énorme.

Est-ce que l’univers des Idol vous intéressait en lui-même ?

Pas particulièrement, elles ont l’air si jeunes, j’ai l’impression de regarder des enfants.

Avez-vous déjà réalisé des sketches/parodies sur les Idol ?

Pas encore mais je compte bien en faire !

Comment vous en amuseriez-vous ?

Je ferai un sketch décalé avec un homme d’âge mûr qui essaierait de devenir un Idol. (rires)

Mais de quelles spécificités des Idol aimeriez-vous vous moquer ? Les danses, les costumes, les attitudes ?

Oui tout cela, mais interprété par un homme d’âge mûr. Ce serait très drôle de le voir chanter des chansons niaises, dans un groupe à la AKB48 mais uniquement composés d’hommes mûrs. (rires)

Nous demandons à chaque artiste de nous donner le nom d’un artiste ou le titre d’un film qui les aurait touché/inspiré, quels seraient le vôtre ?

(Il réfléchit). Sans doute Jackie Chan dans Drunken Masters.

Le premier ou le deuxième ?

Le premier, lequel a votre préférence ?

Plutôt le deuxième (rires).

Ce que j’aime chez lui c’est que son humour repose sur des effets pratiques, toujours très physiques. (Nous lui évoquons la boxe de l’homme ivre). Je travaille d’ailleurs actuellement à une romance comique s’amusant de la vision de la masculinité dans les films.

Propos recueillis à Naha par Jérémy Coifman et Justin Kwedi le 21/04/2018

Traduction : Julia Aimi.

Photos : Jeremy Coifman et Justin Kwedi

Remerciements à Aki Kihara, Shizuka Murakami et Momoko Nakamura ainsi qu’à toute l’équipe du festival d’Okinawa.

Dolmen X de Komuro Naoko, Japon, 2018.

Présenté  au 10eme festival international du film d’Okinawa. Toutes les informations ici.

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