Oki’s Movie de Hong Sangsoo (Preview)

Posté le 13 août 2011 par

Oki’s Movie de Hong Sang-soo sort au cinéma le 07 décembre. Petit aperçu du film présenté à Deauville !  Par Victor Lopez.

Ha Ha Ha sort à peine dans les salles françaises que déjà Hong Sangsoo a terminé ce Oki’s Movie, variation courte mais toujours pleine d’idées sur les éternels canevas et thématiques du cinéaste. La réussite de ce Oki’s Movie tient à trois éléments. Tout d’abord, Hong est arrivé à une maîtrise parfaite de ses moyens cinématographiques, ce qui rend le film extrêmement plaisant à regarder. L’œuvre démontre encore une fois l’accessibilité absolue d’un cinéaste réputé intellectuel. Ensuite, si le réalisateur a de moins en moins d’argent, il a toujours autant d’idées, et l’astuce scénaristique ici expérimentée est encore une fois une merveille d’inventivité narrative. Quatre histoires mettent en scène les mêmes personnages dans des situations identiques, changeant les points de vue sur les événements, et peut-être l’époque et le film (pour comprendre cette dernière assertion, il faut avoir vu l’œuvre…). Enfin, la justesse des rapports humains décrits touche encore une fois et font de Hong Sangsoo un grand peintre moral.

Rajoutons qu’une scène, où le héros cinéaste est sommé d’expliquer sa conception du septième art, vaut comme justification teintée d’ironie (l’orateur est comme il se doit, tout à fait alcoolisé), de toute la démarche artistique de Hong Sangsoo. Ce n’est pas le sujet ou les thèmes qui importent, mais les rapports humains qui priment. Et ceux-ci évoluent : on juge quelqu’un avec certains éléments un jour, d’autres éléments nous font voir cette personne différemment un autre. A travers la multiplicité des points de vue sur les êtres, les choses, les événements que proposent les films de Hong Sangsoo, c’est une bien belle définition du cinéma qu’il propose là.

Victor Lopez.

Verdict :

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Un commentaire pour “Oki’s Movie de Hong Sangsoo (Preview)”

  1. Un peu de sérieux, ce film est un des pires de HSS.
    (et quand il m’arrive de me dire « t’exagères, c’est pas si mauvais que dans ton souvenir » je me refais la séquence d’ouverture pour me rappeler combien c’est hideux ; cadeau : http://www.youtube.com/watch?v=JloKbnOa0vc )

    Au moins Hahaha et Les Femmes de mes amis avaient-ils ce petit décalage, cette autodérision, qui ne rendait pas les films meilleurs mais carrément plus supportables, voire plaisants. Oki se vautre à nouveau dans le nombrilisme premier degré (pas au niveau de Nuit et jour, mais presque), avec toujours le même personnage de cinéaste cette fois même pas pris avec ironie et une structure en segments sensée faire hachement profond tu vois mais qui mène à rien.
    Mais c’est pas le pire.
    Quand t’écris « Hong est arrivé à une maîtrise parfaite de ses moyens cinématographiques », passé le fait que « maîtrise » et « moyens cinématographiques » dans la même phrase que « Hong Sang-Soo » a manqué de me faire m’étrangler avec un dragibus rouge, je me dis que t’as pas forcément tord, d’une certaine manière. Il y a quelques mois j’ai regardé Le Pouvoir de la province de Kangwon, le dernier de ses films que je n’avais pas vu : j’ai trouvé ça horriblement mauvais, mais j’ai été surpris de le trouver assez « libre » (façon de parler) dans sa mise en scène. Au sens où, loin des conventions établies, il fait à la bonne franquette comme ça vient. Dix films après, HSS fait toujours à la bonne franquette comme ça vient, mais il s’est enfermé dans ses automatismes. Dans Oki encore davantage que dans les films précédents la mise en scène (à d’infimes variations d’humeur près, genre « est-ce que je zoome beaucoup ou pas beaucoup ? ») est totalement prévisible ; tu as une situation, tu sais comment elle va être filmée. Je ne suis pas en train de regretter la prétendue spontanéité de ses premiers films, car en réalité Oki est tout aussi spontané. Sa mise en scène calcifiée est même la rançon de sa spontanéité, puisqu’à trop faire « comme ça vient » on est condamné à la redite. Et HSS paye ainsi le prix de son absence totale de réflexion sur le sens de la mise en scène ; ou plutôt d’un parti pris dans l’approche de ses films qui ne peut le mener qu’à l’impasse. On a vu mieux comme définition du cinéma.

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